Né en 1936 à Moroni, Ali Mroudjaé, cet homme d’Etat, a tiré sa révérence hier, jeudi 2 mai, à Moroni, sa ville natale, à l’âge de 83 ans. Il a laissé derrière lui deux femmes et six enfants parmi eux Thani Ali à qui le drapeau national lui sera remis officiellement, en mémoire des services rendus par son père. Le président de la République, Azali Assoumani, a témoigné qu’il fait partie de ceux qui ont bénéficié des grands services du défunt. «Ce témoignage me permet de présenter mes condoléances et celles de toute la population comorienne, quant à la perte d’une telle personnalité, à ses familles respectives», a déclaré le chef de l’Etat, arrivé hier en provenance de Mwali. Le grand mufti a, pour sa part, profité de cette occasion pour rappeler le combat des patriotes et des autres hommes engagés pour le bien être de l’humanité. «L’homme qui nous a réuni aujourd’hui a sacrifié une grande partie de sa vie à l’éducation, donc à la construction du pays, car l’éducation est à l’origine de tout acte de développement humain», a souligné Said Toihir Maoulana.
De son vivant, Ali Mroudjae a occupé plusieurs postes ministériels. Sous le régime du président Ahmed Abdallah Abderemane, Il a été premier ministre, ministre de l’Education, ministre des Affaires étrangères. Il a occupé pendant le règne de Said Mohamed Djohar, il était ministère de la Production qui s’avère être son dernier poste ministériel. Fondateur du parti Pcdp-Djamnazi, Ali Mroudjae a participé aux présidentielles de 1990 et de 1996. Par ses contributions aussi importantes que remarquables dans le monde de l’Education et dans la politique et par ses vécus d’avant et après l’indépendance des Comores, il fut classé parmi les sages de ce pays. Ancien militant et défenseur des droits civiques, Mroudjae était le rédacteur du tract dénonçant des propos d’un certain Salas, qui méprisait les lycéens de l’époque lors du crash de 1968.
Ali Mroudjae est revenu aux Comores dans les années 67, après son baccalauréat à Madagascar (à Antananarivo) et ses formations académiques en France et en Tunisie. Il a débuté sa carrière dans l’enseignement. D’abord enseignant de sciences physiques, d’histoire-géographie à Mayotte, avant d’enseigner le français au Lycée Saïd Mohamed Cheikh de Moroni, le lycée de référence de l’époque. Il sera, par la suite, inspecteur pédagogique à Ndzuani. Ali Mroudjae était militant du Parti blanc qui va être fusionné au parti populaire Udzima, une formation politique qui s’est longuement battu pour l’indépendance dans les années 70. Il était le chef de la délégation, en sa qualité de ministre des Affaires étrangères, qui officiait pour l’indépendance des Comores le 12 novembre 1975. Ces dernières années, le regretté s’était retiré de la vie politique et professionnelle. Pour rappel, l’ancien Premier ministre lancera plusieurs personnalités dans la politique notamment l’ex-président de l’île autonome de Ngazidja, Mze Abdou Soule El-Bak, entre autres.
Hamidou Ali