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Passage des Navires de l’Espoir dans l’Océan indien : Les Comoriens allaient-ils bénéficier des services de l’Ong Mercy Ships ?

Passage des Navires de l’Espoir dans l’Océan indien : Les Comoriens allaient-ils bénéficier des services de l’Ong Mercy Ships ?

Société | -   Abouhariat Said Abdallah

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Les patients comoriens risquent de perdre les soins que prodigue l’Ong humanitaire international à son passage dans une région du monde. Mercy Ships est actuellement dans la zone Océan indien. Malgré une volonté manifeste des autorités sanitaires du pays, des problèmes techniques compliquent l’accostage des bateaux à Moroni.

 

Lors de son séjour aux Comores la semaine dernière pour la célébration des 50 ans de l’Unfpa et les 25 ans de la Conférence internationale sur la population et le développement (Cipd), le directeur pays de l’Unfpa, Constat-Serge Bounda, a été reçu par le président de l’Union des Comores au Palais de Beit Salam. Parmi les sujets abordés au cours de leurs discussions, il y avait le plan de passage dans la zone Océan indien de l’Ong humanitaire Mercy Ships attendu à Madagascar dans les mois prochains. Le diplomate onusien a laissé entendre que le passage de l’Ong était une opportunité pour le pays qui pourrait en profiter pour faire bénéficier des soins de santé à moindres coûts aux nécessiteux.

Une opportunité pour le pays

«Nous allons réfléchir pour voir comment l’Union des Comores pourra bénéficier des services de cette organisation Mercy Ships», avait déclaré Constat-Serge Bounda lors de notre entretien la semaine dernière. La conseillère du président en matière de santé, Dr Rashid Mbaraka Fatma et ancienne ministre de la Santé, avait indiqué que le président aurait demandé à ce que le bateau passe aux Comores pour que les Comoriens puissent bénéficier de ses services. Dr Rashid Mbaraka Fatma avait présenté une note en Conseil des ministres en juillet 2018 pour présenter le projet de partenariat entre le ministère et l’Ong Mercy Ships (bateaux de l’Espoir). Dans cette note, l’ancienne ministre avait demandé l’avis du Conseil pour une mission de prospection en Union des Comores, afin de permettre d’examiner la possibilité d’établir ce partenariat dans le contexte comorien. Selon cette note, Mercy Ships offre des soins médicaux, chirurgicaux et orthopédiques aux populations démunies dans le monde sans un coût, en plein mer dans leurs navires hautement médicalisés.
«Mercy Ships possède plusieurs branches dans différents pays en voie de développement et organise des missions périodiques dans la sous-région de l’Océan indien, notamment à Tamatave où Mercy Ships a effectué 3 visites depuis 1996, dont la dernière en 2015 pour une durée de 10 mois», peut-on lire dans cette note. L’actuelle conseillère du président en matière de Santé a jugé opportun pour inscrire l’Union des Comores dans ce programme pour la prise en charge des pathologies graves et diminuer ainsi les évacuations sanitaires qui ont une incidence financière énorme pour des nombreuses familles comoriennes.


Toutefois, selon le directeur de cabinet du ministre de la Santé, Djaanfar Abdouroihmane, bien que les Comoriens souffrent des pathologies qui nécessitent l’intervention et les services de Mercy Ships, l’arrivée des Navires de l’Espoir aux Comores est toujours en discussion. Selon lui, ce grand bateau ne peut pas accoster au port de Moroni. «Les conditions ne sont pas réunies pour que le bateau Mercy Ships puisse accoster au large de Moroni. Mais il peut accoster à Ndzuani pendant six mois, le temps de prodiguer les soins et faire les interventions», dit-il, précisant que Mercy Ships dispense 8 types d’interventions chirurgicales et que toutes les types de pathologies existent bien aux Comores.

Huit types d’interventions chirurgicales

Le directeur de cabinet du ministre de la Santé émet toutefois une réserve. «Si Mercy Ships accoste au port de Ndzuani pour une durée de six mois, le trafic maritime au niveau des Comores sera hautement perturbé durant cette période». Djaanfar Abdouroihmane indique deux possibilités. «Envoyer nos patients, soit à Tamatave où le Mercy Ships séjournera pendant six mois et permettre à nos patients d’être pris en charge gratuitement une fois arrivés, soit les envoyer en Tanzanie. Mais dans les deux cas, il faut des négociations avec les deux pays et demander aux patients de se payer les billets pour s’y rendre et une fois arrivés, être pris en charge gratuitement», souligne le directeur de cabinet.

 

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