Un mois après les évènements, des cadres de la ville de Mbeni qui a été le théâtre d’altercations, après la dispersion d’un Maulid, sortent enfin du silence et livrent leur version des faits. Jusque-là, mises à part quelques déclarations publiées sur les réseaux sociaux, aucun responsable n’avait pris la parole pour revenir sur ce qui s’est passé le 12 octobre et les jours suivants.
Mais hier, une conférence a été organisée par des anciens ministres «mandatés pour s’exprimer au nom de la ville de Mbeni», selon leurs dires. Durant une heure, Hamidou Karihila et Mohamed Abdou Soimadou, ont dévoilé «la position de la ville», qui n’a toujours pas digéré ce qui s’est passé et qui compte désormais 7 personnes dans les geôles. «Un autre habitant travaillant à Comores Câbles a été arrêté jeudi, matin par le Pign», d’après nos conférenciers.
C’est dire combien la tension est palpable à tel point que nos interlocuteurs sont très vite revenus sur un sujet qui fait beaucoup parler, notamment les accusations d’atteinte à l’intégrité de certaines femmes. Dans un entretien accordé à l’Ortc, le délégué à la Défense a nié les faits. Selon lui, il doit y avoir de preuves, notamment des vidéos le prouvant.
Aucune éventuelle plainte de la ville
«Comme si ceux qui commettent de tels actes se filment et étalent sur les réseaux sociaux», s’interroge, l’ex directeur général d’Al-watwan, Mohamed Abdou Soimadou. Ce dernier, a pris à contre-pied, Youssoufa Mohamed Ali sur ce sujet. «Comment peut-il renier les dégâts commis par l’armée. Ou s’attendait-il à ce qu’il y ait des morts et des corps d’abord pour le reconnaitre», a dénoncé, l’air agacé, l’ex ministre, Soimadou, fervent opposant au président Azali Assoumani.
Les conférenciers reconnaissent que ne pas respecter la note est une contravention. «Mais en aucun moment, le document n’a fixé les sanctions. Puis, la peine d’une contravention est l’amende. Mais on n’envoie pas l’armée», a rappelé, Soimadou qui impute toute la responsabilité de ces évènements à l’Etat. «Ils voulaient juste montrer qu’ils détiennent le pouvoir. Voilà pourquoi on a envoyé l’armée dans l’espoir de faire plier la ville de Mbeni et mettre à genoux ses habitants», a-t-il conclu. Selon Hamidou Karihila, on compte «121 maisons détruites et une soixantaine de véhicules saccagés par l’armée». Il est difficile de confirmer ces chiffres.
L’ancien secrétaire d’Etat n’a pas laissé entendre une éventuelle plainte. «Nous ne déposerons rien si les personnalités originaires de Mbeni qui soutiennent le pouvoir retirent les plaintes déposées ce qui permettrait à nos frères de rentrer. En plus de cela, pour contribuer à la réconciliation de la ville, ils doivent rendre leurs démissions en signe de solidarité «, a-t-il appelé sous les applaudissements des habitants qui assistaient à la conférence.