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Altercations à Mbeni I Seize personnes poursuivies pour rébellion présumée

Altercations à Mbeni I Seize personnes poursuivies pour rébellion présumée

Société | -   Abdou Moustoifa

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Selon leur avocat, Me Fahardine Mohamed, seuls trois prévenus se trouvent dehors bien qu’ils soient placés sous contrôle judiciaire. Parmi eux, deux médecins poursuivis uniquement avec deux autres personnes pour diffusion de fausses informations. Pour l’heure, aucune information judicaire concernant les dégâts causés par les forces armées n’a en revanche été ouverte.

 

L’armée a quitté la ville de Mbeni qu’ elle avait investie après les émeutes du 12 octobre dernier qui ont fait 23 blessés. Déployées pour empêcher l’organisation d’une cérémonie religieuse, prévue dans la journée, les forces armées avaient fait usage de la force jusqu’à susciter la colère des jeunes. Une partie d’entre eux a commis des actes de vandalisme. Plusieurs maisons appartenant à des personnalités politiques et des entrepreneurs, originaires de Mbeni, dont le ministre des Finances, Mze Aboudou Mohamed Chafiou ont été incendiées. A cause de ces actes, certains se trouvent actuellement derrière les barreaux, après l’ouverture d’une enquête par le parquet. Arrêtés depuis presque deux semaines, ils ont déjà été présentés à un juge, selon leur avocat, Me Fahardine Mohamed. A l’en croire, le parquetier a retenu six chefs d’accusation : «association de malfaiteurs, incendie volontaire, destruction de biens, rébellion, refus de respecter l’autorité légale et enfin, diffusion de fausses informations».

12 prévenus sous mandat de dépôt

Au total, ils sont 16 prévenus inculpés par la justice. Mais, 15 seulement ont été présentés à un juge d’instruction. Il reste donc une seule personne qui n’a pas été auditionnée.Quant à ceux qui ont déjà répondu aux questions du magistrat instructeur, 12 dorment depuis quelques jours à la Maison d’arrêt de Moroni, car placés sous mandat de dépôt. Les trois autres, dont deux médecins et un autre prévenu sont poursuivis «pour la diffusion de fausses informations». En effet, le Docteur Mbae Djabir Hamidou présent à l’hôpital le jour des émeutes, avait révélé sur son mur Facebook, l’état des blessures de certains patients. «Depuis 15h, on est au bloc opératoire jusqu’à maintenant, des blessés par balles réelles perforés au niveau des pieds, jambes, cuisses, bras, thorax et abdomen. Une dizaine de blessés qui doit encore passer au bloc opératoire. Je ne vous parle pas des autres blessés innombrables encore vus aux urgences. Quel le scène d’horreur», écrivait-t-il. Suite à un post partagé sur le réseau social, son confrère, le Dr Hassan Mohamed Mbae médecin, chef du centre de santé de Ntsudjini avait aussi été interpellé.


Me Fahardine Mohamed n’a pas souhaité dévoilé les identités des médecins pointés pour avoir répandu, selon la justice de fausses informations. «En revanche , le parquet n’a jusqu’à maintenant pas trouvé le moindre indice montrant que ces trois suspects ont participé aux 5 autres infractions citées précédemment «, a-t-il souligné, lors d’un point de presse qu’il a tenu, avant-hier, lundi, 24 octobre, dans son cabinet, sis à ambassadeur. Il y a deux semaines, la ville de Mbeni a voulu célébrer son Maulid dans l’après-midi.


Or un arrêté ministériel, l’interdisait. Un acte qualifié par les juristes de contravention dont la sanction prévue par les lois, notamment, le code pénal est une amende qui ne dépasse pas 30 000 francs comoriens. Sauf que les forces ont été déployées, entrainant de violentes altercations à la place. Après les agissements des jeunes qui ont incendié voitures et maisons, l’armée y est revenue pour une mission de maintien de l’ordre mais, selon les témoignages des habitants, plusieurs biens avaient été vandalisés dans de nombreux domiciles privés. Les victimes avaient largement partagé sur internet les dégâts causés selon eux par les forces armées à un moment où Mbeni ressemblait à une ville hantée, les jeunes ayant déserté. On ignore si une enquête sur ces actes de destruction avait été ouverte par la hiérarchie militaire.

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