Une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux montre que des policiers ont bousculé des étudiants qui manifestaient devant l’ambassade des Comores au Sénégal. «Certains d’entre eux ont reçu plusieurs coups de matraques», a déclaré l’un de nos interlocuteurs sur place. Quant aux cinq «grévistes de la faim», ils ont entamé hier, mercredi, leur deuxième jour de débrayage. Ils se disent «toujours aussi déterminés à obtenir gain de cause».
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Pour rappel, plusieurs étudiants comoriens au Sénégal demandent que «les bourses accordées par l’Etat sénégalais soient départagées par l’Ambassade comorienne à Dakar, en collaboration avec l’Association des étudiants» pendant que Moroni chercherait à en assurer la gestion.
Le ministre des Affaires étrangères, que nous avons interrogé hier, a manifesté son étonnement par rapport à cette situation. «Ce qu’il faut que les étudiants comprennent, c’est qu’il n’y a aucune opposition de la part du gouvernement comorien qu’une partie des bourses et non la totalité, soit attribuée aux plus méritants et aux plus nécessiteux parmi les étudiants au Sénégal».
Pourquoi une partie ? «L’autre partie irait aux élèves qui sont actuellement ici et qui aimeraient aller se former au Sénégal», a-t-il répondu. Seul hic : pour pouvoir bénéficier de cette bourse, il faudrait au préalable être inscrit dans une université ou une école reconnue par l’Etat sénégalais. Ce qui ne serait pas le cas des élèves se trouvant actuellement aux Comores.
A cela, le chef de la diplomatie comorienne rétorquera : «tout ce que l’on entend, ce sont des rumeurs, mais personne n’a encore sorti un document qui fixe les conditions d’accès à la bourse».
Mais, le secrétaire général de l’ambassade des Comores à Dakar, Ibrahim Andinane, l’a confirmé hier à Al-watwan : «il faut que l’étudiant réponde à quatre critères pour être éligible, notamment être inscrit au terme de l’année académique en cours dans une université publique sénégalaise ou un institut privé reconnu par l’Etat du Sénégal».
Ce qui exclut de facto les étudiants non inscrits dans aucun établissement universitaire sénégalais, l’année en cours. Nous publierons dans notre édition de demain une interview de l’ambassadeur des Comores à Dakar.