Le lancement officiel de l’Assurance maladie généralisée (Amg) s’est tenu ce dimanche 14 décembre au Centre hospitalier régional insulaire (Chr) de Fomboni, à Mwali, en présence du président Azali Assoumani. Cette réforme, initiée depuis 2016 par le chef de l’État, bénéficie de l’appui de la coopération française à travers l’Agence française de développement (Afd). Elle vise à faciliter l’accès aux soins en réduisant leur coût, dans un pays où une grande partie de la population renonce aux services de santé pour des raisons financières.L’Amg consacre l’accès aux soins comme un droit fondamental pour tous les Comoriens, sans distinction de revenus, de statut social ou de lieu de résidence. À Mwali, les adhérents ont reçu la « carte Unono », couvrant l’ensemble des membres d’une même famille, remise par l’ambassadeur de France aux Comores.
Selon la coordinatrice du programme, l’Amg repose sur trois catégories d’assurés : les personnes démunies, prises en charge à 100 % par l’État ; les personnes vulnérables, dont la cotisation mensuelle varie entre 1 500 et 3 500 francs comoriens, le complément étant assuré par le gouvernement ; et les assurés solvables, appelés à contribuer entre 5 000 et 15 000 francs par mois selon leurs revenus. Elle a souligné que les travaux nécessaires à l’opérationnalisation du projet sont achevés, les hôpitaux équipés et le personnel de santé formé. Elle a également plaidé pour une généralisation de l’Amg à l’ensemble du pays d’ici 2027, au-delà des sept localités actuellement couvertes.
Prenant la parole, le docteur Mohamed Abdoulanziz a salué l’engagement du président de la République pour le déploiement du programme dans tous les districts de Mwali, notamment Dewa, Djando et Mledjele.Il a exhorté le personnel de santé à exercer avec professionnalisme et éthique, dénonçant les pratiques de corruption qui nuisent à l’image du corps médical. « Le projet prend en charge intégralement les personnes démunies, les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans, du poste de santé jusqu’à l’hôpital. Aucun frais supplémentaire ne doit leur être imposé », a-t-il insisté.
Un investissement dans l’avenir
Fondée sur la solidarité nationale, l’Amg repose sur deux mécanismes complémentaires : l’Assurance maladie obligatoire (Amo), financée par des cotisations proportionnelles aux revenus, et l’Assistance médicale et sociale (Ams), entièrement prise en charge par l’État au bénéfice des populations les plus vulnérables.
À l’horizon 2027, l’objectif est d’atteindre un taux de couverture de 20 % dans les districts pilotes, première étape vers la Couverture santé universelle prévue pour 2030. Dans son discours, le président Azali Assoumani a rappelé que «l’Assurance maladie généralisée n’est pas une simple réforme, mais une œuvre nationale, un investissement dans l’avenir et une promesse tenue à notre peuple ». Le gouvernement appelle ainsi l’ensemble des citoyens, des professionnels de santé, des collectivités locales et de la société civile à s’approprier cette réforme majeure afin d’en assurer le succès durable.
