"Je loue le seigneur qui m’a permis de fouler encore une fois le sol de mon pays ce jour", a déclaré un brin ému, le gouverneur de l’île de Ndzuani, Anissi Chamsidine, ce mercredi dans sa résidence située à Vuvuni ya Bambao, au sud de la capitale. Arrivé du Kenya ce mercredi 28 avril, il a passé plus de deux mois à Nairobi où il a été notamment longtemps hospitalisé à The Nairobi Hospital. En effet, Anissi Chamsidine avait contracté "une forme grave" de la Covid-19 et avait été évacué le 7 février, inconscient par un avion médicalisé directement à partir de l’aéroport de Wani à Ndzuani.
Sur le tarmac de l’aéroport international Prince Said Ibrahim, il a été accueilli par des membres du gouvernement. Il n’y a fait aucune déclaration. L’ancien professeur de français s’est ensuite rendu au palais présidentiel de Beit Salam où il s’est entretenu brièvement avec le chef de l’Etat, Azali Assoumani. Celui qui devait rentrer samedi dernier s’est adressé à ses compatriotes au sortir de cette entrevue, alors qu’il se trouvait dans son foyer de Vuvuni ya Bambao. Après avoir remercié le seigneur de l’avoir gardé en vie, il a eu un mot pour le chef de l’Etat et son gouvernement, "qui n’ont ménagé aucun effort afin que je me rétablisse".
Dans le coma durant 45 jours
Première personnalité de premier plan à avoir déclaré officiellement qu’il était infectée par la Covid-19, Anissi Chamsidine était plongé dans le coma durant un mois et demi. Celui-ci a simplement mis des mots sur le mal qui l’a tenu éloigné de son pays plus de deux mois durant. "J’étais dans le coma durant 45 jours mais dans mon profond sommeil me parvenaient des voix qui psalmodiaient des versets du coran. J’étais alors persuadé que j’avais rejoint le seigneur", a-t-il dit.
Quand Anissi Chamsidine se réveille, il constate en effet, qu’il y avait des gens qui lisaient le Yassin dans sa chambre d’hôpital. "Mon cas était désespéré, raison pour laquelle le médecin a laissé des membres de ma famille me tenir compagnie alors que c’était normalement interdit", a-t-il confié. C’est ainsi, à l’en croire, alors que ces visiteurs qui lui tenaient la main, ils se rendent compte qu’elle réagissait à leur contact. Une réaction qui l’a sauvé. En effet, "décision a été prise de me débrancher au bout de 24 heures si je ne réagissais pas", a-t-il révélé.
Dans son propos, il a remercié l’équipe médicale de Hombo qui lui a apporté les premiers soins. Et a espéré pour notre pays, des hôpitaux performants pour soigner les Comoriens et pourquoi pas, même des étrangers. Avant de clore son propos, il a présenté ses excuses, mois de ramadan oblige "à tous ceux à qui j’ai fait du mal comme je pardonne à ceux qui m’en ont fait".