Les organisations professionnelles et patronales ne sont pas sur la même ligne s'agissant de l'appel à une grève ce mercredi 1er octobre. Le Synaco (Syndicat national des commerçants) et le syndicat des transporteurs Usukani wa masiwa ont appelé à cette grève générale aujourd’hui. Le mot d’ordre a été lancé samedi dernier lors d’une conférence de presse au siège des transporteurs. Les deux syndicats ont annoncé l’arrêt de leurs activités pour une durée indéterminée afin d’obtenir satisfaction sur un certain nombre de revendications. Parmi elles, le syndicat des transporteurs conteste «l’interdiction des véhicules à volant à droite sans accompagnement». De son côté, le Synaco dénonce «une hausse»supposée des taxes douanières appliquée après deux mois de moratoire, qualifiant la mesure de « passage en force alors que le texte devait être soumis au vote de l’Assemblée nationale ».
Avant-hier lundi 29 septembre, les responsables des ministères de l’Économie et des Finances, ceux de la Nouvelle Opaco, du Mouvement des entreprises comoriennes (Modec), du Conseil du patronat des Comores (Copac), ainsi que le président de la chambre de commerce, se sont réunis au ministère de l’Économie pour tenter de trouver un compromis. « La réunion s’est déroulée dans une atmosphère conviviale et familiale », a indiqué le secrétaire général du ministère de l’Économie, Djamil Boinali, précisant que les organisations patronales du secteur privé ne comptent pas aller en grève, tandis que le Synaco et Usukani wa masiwa maintiennent leur position. Le secrétaire général du ministère de l’Économie a rappelé qu’un moratoire de soixante jours avait été signé le 14 juillet 2025 entre le gouvernement comorien et le secteur privé, reportant temporairement l’application effective du mode de calcul de «trois taxes». «Un délai de deux mois avait été fixé pour l’application de l’accord conclu. Nous nous désengageons de toute implication dans le mouvement de grève lancé et nions toute initiative visant à aller à l’encontre de ce décret signé le 14 juillet », a expliqué El Amine Souef, vice-président du Copac.
«Pas de marche arrière»
Le Copac, rappelons-le, a déclaré dans un communiqué qu’il ne soutiendrait plus le mot d’ordre de grève. Dans la foulée, les représentants du syndicat des transporteurs à Ndzuani ont annoncé la levée de ce mot d’ordre et confirmé que la grève n’aura pas lieu sur l’île. «Depuis plusieurs mois, un dialogue constructif est engagé. La semaine dernière, plusieurs ministres ont rencontré l’ensemble des organisations patronales, sous l’égide du secrétaire général du gouvernement, pour s’assurer que les recommandations et le dialogue avancent dans le bon sens. Que certaines organisations aient voulu, de manière unilatérale, créer une grève et rompre la discussion, pour nous, nous ne sommes pas d’accord avec ça», a déclaré Djamil Boinali.
De son côté, le vice-président du Copac a affirmé que les discussions progressent concrètement et que des avancées considérables sont enregistrées dans le domaine du transport et de la baisse des coûts. Selon lui, «le port de Mbwangoma (Mwali) avance bien, celui de Ndzuani est en cours de réhabilitation, des travaux sont en cours, un conseil d’administration a été mis en place et Moroni Terminal a engagé des mesures concrètes pour faire baisser les coûts».
Contacté par téléphone, le président du Synaco, Abdou Boina, persiste et signe. Pour lui, il n’est pas question de faire marche arrière tant que leurs revendications ne seront pas prises en considération. «Nos doléances sont sur la table du ministre des Finances depuis un bon moment. Nous espérons une issue favorable afin que cette grève n’ait pas lieu. Dans le cas contraire, nous la maintiendrons», a-t-il déclaré. L’Uccia n’a pas jugé, elle aussi, opportune de participer à cette grève.