Sur neuf forages effectués dans le cadre du projet pilote de gestion du service public de l’eau en milieu rural sur l’île de la Grande-Comore (Geceau), huit ont pu donner la preuve démontrant que l’île regorge d’une quantité importante d’eau. Mais les travaux d’adduction sont loin d’être effectifs au niveau des six points d’eau, et celui de Mitsudje a déjà bénéficié de l’adduction.
Ce projet Geceau, financé par l’Agence française de développement (Afd), a été clôturé il y a plus d’une année. Le projet se limitait sur une campagne de forages en vue d’une mobilisation des ressources en eau à Ngazidja. Mais pas des travaux d’adduction. Le gouvernement comorien devrait trouver ensuite d’autres partenaires pour la suite des chantiers.
C’est ainsi que, malgré les travaux de forage déjà effectués à Male, Midjendjeni, Mohoro, Shamle, Wellah, Mtsangadju et Shezani, les habitants ne bénéficient toujours pas de l’eau faute d’infrastructures d’adduction. Pourtant, d’autres forages viennent d’être lancés dans le cadre d’un autre projet d’approvisionnement en eau résiliente aux changements climatiques (Er2c). Les interrogations planent. Pourquoi passer d’un projet à un autre alors que le premier n’est toujours pas effectif ? Certains attendaient voir la mobilisation des investissements pour rendre opérationnels les forages existants.
Vulnérabilité ou adduction ?
Interrogé sur ce sujet, la directrice nationale de l’eau et de l’assainissement, Chadhuiliati Abdou Chakour, tient à préciser que le projet Geceau a été clôturé depuis décembre 2019. Elle ajoute que les responsables du secteur de l’eau sont à la recherche des fonds pour le financement des travaux d’adduction au niveau des sites de forage en question. «Pour le projet du Fonds vert, la gestion n’est pas sous la responsabilité de la direction de l’eau. Nous avons tenté d’expliquer aux responsables de la nécessité de mener des travaux d’adduction d’eau pour que la population puisse en bénéficier mais ils ont décidé de procéder à d’autres forages», explique-t-elle.
À son tour, le chargé de communication du projet d’approvisionnement en eau résiliente aux changements climatiques (Er2c), Assadillah Moumini, fait savoir qu’il s’agit d’un projet d’adaptation et non d’un projet d’approvisionnement, car il entre dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques. «La décision de procéder à des forages sur quinze zones se base sur des études préalablement faites dans un champ d’adaptation. Les zones vulnérables par rapport aux changements climatiques ont été choisies pour l’irrigation et pour l’adduction», montre-t-il.
À l’entendre, certaines régions ne pouvaient être retenues car le projet d’approvisionnement en eau résiliente aux changements climatiques tenait compte de la vulnérabilité des populations. «Il est difficile de déroger aux objectifs du projet après les études et travaux préalables. L’on pourrait penser à mobiliser un fond additionnel pour l’adduction de ces zones, car le plus dur est déjà réalisé, par exemple à Midjendjeni, Mohoro, pour que la population puisse en bénéficier», indique Assadillah Moumini.