L’Onicor (Office national d’importation et de commercialisation du riz) peine depuis deux ans à satisfaire la demande de riz ordinaire. Aliment le plus consommé de l’Union des Comores, les citoyens sont fortement impactés par une pénurie devenue chronique avec ses pics. L’augmentation de son prix en juillet 2023 de 33% n’aura rien changé quant à son approvisionnement régulier. La céréale demeure bien trop souvent introuvable sur le marché ou alors soumise à une très forte spéculation.
Pour cette source autorisée ayant requis l’anonymat, au-delà de la trésorerie négative de la société d’Etat qui limiterait quelque peu son champ d’action, se poserait le problème de l’acheminement des cargaisons de riz. «Nous avons du mal à répondre à la demande parce que les grands porte-conteneurs ne veulent plus venir ici à cause du mauvais état de nos ports. Nous ne pouvons compter que sur les petits navires avec une capacité limitée de chargement», essaie-t-elle de justifier.
La fréquence des bateaux et le stockage du riz
Les Comores importent, selon l’Institut national des statistiques, 98% des produits qui y sont consommés. Les lignes maritimes, à l’en croire, doivent prendre en considération cette réalité. Il faut du riz, mais aussi du sucre, de la farine, de l’huile, des produits carnés etc.Elle explique ainsi que le fournisseur de l’Onicor devait faire embarquer pour cette dernière cargaison «400 conteneurs» attendue normalement ce 31 août à Mutsamudu. «Nous n’en auront finalement que 150, bien en-deçà de la commande que nous avons passée ». Notre interlocuteur veut croire que la solution miracle viendrait de la livraison en vrac en provenance de Maurice, par exemple. «La pénurie du riz ordinaire est le résultat d’une mauvaise gestion de la société Onicor.
La consommation mensuelle tourne autour de 7000 tonnes soit l’équivalent de 260 conteneurs», tranche tout d’abord le président de l’Union des chambres de commerce, Chamsoudine Ahmed, sollicité par Al-watwan. Il poursuit son argumentaire en expliquant que «les bateaux qui touchent les ports comoriens transportent jusqu’à 400 conteneurs». Même si, concède-t-il, «une baisse de fréquence des bateaux est quelquefois constatée». Selon Chamsoudine Ahmed, préférer le vrac au riz conteneurisé ne serait pas «une si mauvaise idée».
Mais très rapidement «se poserait la question de la capacité financière de l’Onicor de commander un gros bateau avec un tel volume», argue-t-il. Et pour ne rien arranger, «se poserait également la capacité de stockage de la société d’Etat». Ce patron issu du secteur privé prédit «une situation qui devrait revenir à la normale au dernier trimestre 2024 grâce à la libéralisation du riz».