Une session de sensibilisation sur la modernisation du système d’état civil s’est tenue le vendredi 10 octobre à l’hôtel «Les Abous», dans la localité de Bandar Salama à Mwali. L’activité a réuni des représentants des institutions insulaires, des collectivités locales et de la société civile. Elle s’inscrit dans le cadre du projet d’appui à la modernisation de l’état civil aux Comores (Ameec), mis en œuvre par le ministère de l’Intérieur avec l’appui technique de l’Unicef et le financement de l’ambassade de France. Ce projet découle de la loi n°23-016/AU du 27 juillet 2023, qui introduit la gestion numérique des données d’état civil, conformément aux normes internationales et aux principes éthiques. L’objectif est clair : renforcer l’accès des citoyens à une identité légale, moderniser l’administration publique et garantir la sécurité des données personnelles.
De nombreuses lacunes...
Lors de la cérémonie, le procureur général près la Cour d’appel de Fomboni, Zam Zam Ismael, a salué une initiative qu’il qualifie de «jalon fondamental pour renforcer la gouvernance publique et garantir le droit à l’identité et à la reconnaissance légale». Le coordinateur national du projet, Soundi Abdou Toihir, a rappelé que la digitalisation du système d’état civil constitue une étape essentielle pour moderniser l’administration comorienne. « C’est pour moi une grande satisfaction de lancer aujourd’hui les travaux de l’étude préalable à la digitalisation du système de l’état civil aux Comores », a-t-il déclaré. Il a ajouté que ce projet, soutenu par le chef de l’État Azali Assoumani, s’inscrit dans la vision du Plan Comores émergent, qui ambitionne de moderniser l’administration et d’améliorer les services publics.
Selon lui, la digitalisation permettra de numériser les actes de naissance, de mariage, de décès et d’autres documents administratifs, afin de les rendre accessibles plus rapidement et en toute sécurité. «Ce programme vise aussi à sécuriser les données pour éviter la perte ou la falsification des registres papier», a-t-il expliqué.
Le maire de Fomboni, Takidine Mahamoudou, a partagé cet enthousiasme. Il reconnaît que le système actuel souffre de nombreuses lacunes, notamment les risques de falsification et les erreurs d’enregistrement. Pour lui, la digitalisation représente un véritable gain de temps. « Avec ce système, on pourra rédiger cinq extraits en moins de dix minutes. C’est déjà un avantage énorme pour les citoyens comoriens», a-t-il déclaré.