Des rumeurs “malveillantes” laissent croire à une chute de la valeur de l’euro. Selon certains, “la valeur d’un euro estimée à 492 francs comoriens (491,96775), aurait chuté et serait à 460,66 francs comoriens”. Des rumeurs démenties par les autorités compétentes. Ces dernières ont, par ailleurs, dénoncé ces pratiques. En temps normal, pour échanger 50 euros en francs comoriens, on devait ajouter 500 fc pour avoir la valeur exacte de 25.000 fc. Sinon, on rendait 24.500fc. Actuellement, il en faut 1000 fc pour 50 euros. Et 2000 francs pour 100 euros. Parvenue aux oreilles de la Banque centrale des Comores (Bcc), la rumeur a surpris les cadres de la banque des banques qui parlent “d’une arnaque pure et simple”.
La Bcc a tenu à préciser que depuis l’avènement de l’euro jusqu’aujourd’hui, il n’y a jamais eu de changement de sa valeur. “Le taux de change reste à 491,96775. Mais s’il y’a un éventuel changement, cela doit être dans le secteur informel”, a indiqué cette source, rassurant que “rien n’a changé dans les banque et les institutions financières”. Cette même source précisera, qu’excepté les frais de commission payés séparément dans le respect du même taux de change, ceux qui ajoutent d’autres frais, “font du vol”. Et que “cela se fait dans les marchés noirs”.
“Une arnaque pure et simple”
Les mêmes arguments ont été avancés par une autre source de l’institution financière, la Meck-Moroni, qui ajoutera que “si cette valeur était vraie, elle aurait été communiquée par la Banque centrale”. La pratique commence à faire ses victimes. “Ma tante m’a remis 100 euros et 1000 fc pour payer mon écolage comme ça a toujours été le cas. Mais cette fois-ci, on me demande d’ajouter 1000 fc pour encore avoir la
valeur exacte de 50.000 fc car, à ce qui ’il paraît la valeur de l’euro aurait baissé”, témoigne Moina Hawa M, élève dans une école privée située au sud de Moroni.
Et ce n’est pas tout. L’on entend dire aussi que dans certaines localités, “la notabilité refuse de percevoir en euros les sommes d’argent” versées dans le cadre des festivités des grands mariages sans doute pour éviter que “les montants annoncés ne collent pas à leurs valeurs réelles en francs comoriens”. Rencontré dans son magasin situé à Moroni Magudju, le patron de l’agence de change “Store Djibouti”, Gamal Hassane, a fait savoir, que “ce sont souvent les “je-viens” qui proposent d’augmenter le prix pour faciliter leurs échanges de produits et d’autres articles dans les marchés”. Et d’affirmer avoir entendu parler de “certaines personnes qui obligent les clients à acheter quelque chose pour pouvoir leur fournir la monnaie de change”. Ce qui n’est pas, selon lui, normal “car ces choses-là ne sont pas régulées par l’autorité compétente”.