Le procureur de la République a rendu publics hier les détails affreux de l’assassinat de Himidi Hikma Ahamada tels que livrés par le coupable présumé lui-même au cours de ses interrogatoires. Abdou Ismail affirme que le nommé Nassurdine Ahamada alias « Micro », âgé de 36 ans, a « prémédité son acte et a agi seul », selon le rapport d’enquête transmis par la Brigade de recherche de Moroni. Le chef du parquet a décrit « un acte ignoble» motivé « par l’argent », précisant que le meurtrier n’a reçu « pour l’instant » aucune aide directe ou indirecte par qui que ce soit dans la commission de son forfait.
Le magistrat a étalé l’itinéraire fatal de la jeune femme, rappelant son opération bancaire à Exim Bank, son passage à «Salimamoud» à Moroni, ses courses et l’appel téléphonique qu’elle a reçu à Bahani alors qu’elle était sur le chemin du retour à bord de la Peugeot grise 307 louée auprès d’un ami par Micro. «Arrivés à GTE, Nassurdine Ahamada a commencé à asperger du gaz lacrymogène sur la jeune femme qui tentera de s’échapper», a d’abord expliqué Abdou Ismail.
«Le chauffeur la remettra de force dans le véhicule. Et, à l’entrée de Heroumbili, il continuera encore à l’asperger de gaz lacrymogène. Himidi Hikima Ahamada perd totalement connaissance. Nassurdine Ahamada a vérifié le pouls de la jeune femme, l’enserre le cou avant de l’achever par étranglement». Le chauffeur principal de la victime avait planifié son acte, selon les convictions du chef du parquet.
Le chef d’accusation d’assassinat
À l’entendre, Nassurdine Ahamada a jeté le corps sans vie dans une citerne en plastique à l’entrée de Mnoungou avant de d’aller « cacher l’argent à côté du domicile familial ».Répondant à une question d’un journaliste sur l’arrestation d’une jeune femme originaire de Bouni, le procureur a mis hors de cause cette dernière, ajoutant que son interrogatoire a beaucoup aidé les gendarmes dans leurs investigations.
«C’est à la suite des déclarations faites par cette jeune femme que les enquêteurs établiront un premier lien entre Micro et le meurtre», souligne le procureur qui réfute les allégations relayées sur les réseaux sociaux selon lesquelles cette jeune femme détenait les sommes d’argent dérobées. (…). «Elle était au courant de rien, elle ne détenait pas la somme d’argent contrairement à ce qui se disent sur les réseaux sociaux», a précisé Abdou Ismail.
Jusqu’à hier, quatre personnes sont toujours aux mains de la gendarmerie : l’auteur présumé, le propriétaire du véhicule, un coursier de « Micro » et la jeune femme de Bouni Hamahame. Une information judiciaire pour le chef d’accusation d’assassinat a été ouverte hier. Le dossier sera transmis à un juge d’instruction. «Une enquête approfondie sera menée par le magistrat instructeur », a conclu le procureur qui a salué «la sagesse et l’esprit de responsabilité » des communautés de Hamahame.
A suivre…