Le président de l’Assemblée de l’Union a appelé les hommes politiques de tout bord à s’entendre sur «un pacte pour la paix et la stabilité» dans son discours prononcé vendredi 4 octobre à l’occasion de la traditionnelle cérémonie d’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’année 2019. Le numéro un du parlement faisait ainsi allusion à la rupture du dialogue entre pouvoir et opposition après le scrutin présidentiel de mars 2019 soldé par la réélection d’Azali Assoumani. «Il est temps de fermer cette triste parenthèse de coups fourrés, d’attentats, de provocations de toutes sortes pour vaquer à l’essentiel, qui est le développement socio-économique de l’archipel», a souligné Abdou Ousseni.
Une législature mouvementée
«C’est ainsi que dans mon obsession de défenseur de la paix, je renouvelle du haut de cette tribune mes appels en direction des acteurs politiques nationaux pour la signature d’un pacte national pour la paix et la stabilité», a formulé la deuxième personnalité de l’État. Le président de l’Assemblée a salué les signaux d’apaisement lancés par le chef de l’État, à travers les dernières mesures de grâce desquelles ont profité certaines personnalités qui devaient purger des longues peines. La deuxième session ordinaire de l’année 2019, a été ouverte conformément aux dispositions règlementaires de l’institution. Cette cérémonie solennelle a vu la présence de plusieurs membres du gouvernement, notamment le ministre de l’Intérieur chargé des relations avec les institutions, mais également ceux de l’Education nationale et des Transports maritime et aérien, ainsi que le secrétaire d’État chargé de la Fonction publique. Cette nouvelle session ordinaire marque la dernière session de la troisième législature depuis l’adoption de la constitution de 2001, instaurant l’Union des Comores. Même si le président de l’Assemblée de l’Union estime que cette législature a répondu «au rendez-vous de l’histoire», on ne peut ignorer ce qu’elle a vécu, depuis son installation.
Accompagner l’émergence
Une législature marquée par des scènes insolites qui violaient certains principes de la courtoisie parlementaire. Dans son traditionnel discours d’ouverture, le président de l’Assemblée de l’Union, Abdou Ousseni, est revenu sur son combat qui lui tenait et tient encore à cœur, c’est-à-dire celui de «l’apaisement, du rassemblement des forces vives de la nation et du renforcement de la cohésion nationale». Le président du parlement a rappelé que le développement de «notre jeune nation a été sacrifié des décennies durant en faveur des luttes politiques fratricides qui n’ont apporté au pays que regrets et désolation». Et selon lui, L’élu de Nyumakele a rappelé combien de peuples connus ont sombré dans le désespoir et le chaos par l’appétit politique et les ambitions souvent démesurées de leurs leaders. Il a, à cette occasion, appelé à «une opposition sage et constructive», ainsi qu’un gouvernement «ouvert et attentif», qui accorde toute la place qu’il faut à une «opposition républicaine». «Finis donc la stigmatisation et le rejet systématique de tout ce qui peut venir du camp d’en face. Tel est mon vœu, et je n’en doute pas, c’est le souhait de ceux et de celles qui nous ont mandaté pour siéger dans cet hémicycle», a déclaré le natif de Hada, à Ndzuani.
Le président de l’Assemblée soutient que «les Comores se tournent vers une nouvelle ère. Une ère où ce qui vaille vraiment est l’amélioration des conditions de vie des populations». Une ère où le pays doit prendre le train de l’autosuffisance alimentaire, «pour rompre avec le cycle d’importation des produits agricoles de consommation» auprès des pays voisins. «Tels sont les vrais défis à relever aujourd’hui. Nos gouvernants semblent avoir bien compris que la pauvreté et la misère ne sont pas une fatalité», précise-t-il, avant d’appeler le peuple comorien à déployer ses efforts pour accompagner la dynamique d’une Union des Comores émergente à l’horizon 2030. Le président du parlement a annoncé le démarrage, dans les prochains jours, des travaux de réfection et de réhabilitation du bâtiment de la représentation nationale sous la direction d’une société chinoise. Il a indiqué que le bureau de l’Assemblée et les députés sont déjà en plein déménagement. Mais toutes les dispositions sont prises pour assurer la sérénité des travaux de la session. Le président du parlement a saisi l’opportunité pour remercier un de leurs partenaires historiques à savoir la République populaire de Chine, «pour son aide et sa générosité envers les Comores et l’institution parlementaire».