Le barreau de Moroni a tenu une assemblée générale, le samedi 28 janvier dernier à l’hôtel, Retaj pour rendre hommage au doyen des avocats, Me Ali Abdou Elaniou. Lors de cette rencontre qui a vu la participation de nombreux avocats, le vice-bâtonnier de l’ordre, Me Youssouf M’sa a débuté son intervention sur les événements de 1972 ou Me Ali Abdou Elaniou, jeune avocat à l’époque, a accompagné la délégation à New-York pour défendre l’archipel des Comores auprès du comité des 24 des Nation-Unies.
Selon le vice-bâtonnier, ce comité s’occupait de la question de la décolonisation des pays. Sa plaidoirie a amené l’assemblée générale des Nations-Unies à prendre une résolution condamnant la présence française sur l’île comorienne de Mayotte.Dans son intervention, le vice-bâtonnier souligne que cette résolution prise par cette auguste assemblée a été motivée par les arguments juridiques avancés par leur confrère sur la notion des droits des peuples à disposer d’eux mêmes.
«Je n’ai rien fait de spécial»
Quant au référendum de 1974 sur l’autodétermination, Me Youssouf M’sa a ajouté qu’à cette époque, l’avocat Me Ali Abdou Elaniou n’a pas été sollicité pour prodiguer ses conseils, sinon, il aurait remarqué la ruse. A en croire l’avocat et intervenant de la rencontre, depuis cette date, 1972, Me Ali Abdou Elaniou a pris l’habitude de se rendre régulièrement au pays pour défendre ses clients et a fini pour occuper le poste de secrétaire général du gouvernement. Après ce poste haut placé, l’avocat est devenu membre du haut conseil de la République, directeur général des affaires judiciaires.
Pour apporter sa pierre à l’édification du barreau de Moroni, Me Ali Abdou Elaniou a sollicité le concours de ses confrères avocats, dont Me Bernard Toinette pour former la première avocate du pays. Il s’agit de Me Harimia Ahmed, actuellement présidente de la section administrative et constitutionnelle de la Cour suprême. Modeste dans son genre, le doyen a dit ne pas comprendre pourquoi on lui rend cet hommage. «Je n’ai rien fait de spécial. Je me suis retrouvé aux Nations-Unies car il n’y avait personne et je devrais être là».
Cette rencontre organisée uniquement pour rappeler la brillante carrière du premier avocat du pays était également une occasion de convier le club des jeunes juristes à assister à l’événement. «Ces jeunes doivent savoir qu’avant nous, nos aînés ont effectué la profession d’avocat et ont fait la fierté du pays».En dehors des hommages rendus au doyen, cette rencontre était également une occasion pour les hommes en toge d’apporter des réflexions sur le projet de révision de la loi portant organisation de la profession d’avocat adoptée et promulguée en 2008, de réfléchir sur les relations entre magistrats et avocats et la coopération internationale du barreau. «Il était nécessaire pour le barreau de partager ces réflexions avec la nouvelle génération afin de les imprégner de notre façon de travailler et également leur servir d’exemple,» a déclaré Me Youssouf M’sa.