Les assises nationales de la filière girofle ont pris fin mardi 17 novembre à l’hôtel Johanna de Mutsamudu, en présence du chef de l’État et du nouvel ambassadeur de France. Les participants ont présenté une synthèse des débats et des recommandations organisées en quatre axes prioritaires. Les autorités ont salué une démarche structurante pour renforcer une filière essentielle à l’économie nationale.Organisées par le ministère de l’Agriculture en collaboration avec l’Office comorien des produits de rente (Ocpr), environ une centaine de participants y ont pris part. C’est Mohamed Dhihari Majani, gérant d’Aroma-Com Sarlu, qui a présenté aux autorités la synthèse des travaux. Les recommandations issues des débats ont été regroupées en quatre grandes catégories.

Le premier axe porte sur la structuration de la filière, avec la création de coopératives, la formalisation des acteurs, la mise en place d’un guichet unique et une meilleure régulation des prix, taxes et procédures d’exportation. Le deuxième concerne l’accompagnement des professionnels, notamment par des formations, un accès facilité au crédit, la participation aux salons internationaux, l’appui en équipements et l’étude de solutions techniques comme le séchage mécanique.
Le troisième axe insiste sur le respect des normes de qualité, incluant le renforcement du contrôle de l’Ocpr, la création de champs-pilotes, l’appui aux certifications et le développement des compétences.Enfin, le quatrième recommande l’augmentation de la production, à travers de nouvelles plantations, de meilleures pratiques culturales et une amélioration de la transformation. L’Ocpr est chargé d’assurer un suivi rigoureux pour garantir l’application de ces orientations.

Qualité des travaux

Dans son discours de clôture des assises, le chef de l’État, Azali Assoumani, a salué la qualité des travaux. « Vous avez formulé des propositions pour une vision claire, ambitieuse et collective de ce que doit devenir une des grandes richesses de notre pays. Je félicite la qualité des échanges, la rigueur de vos travaux et l’esprit patriotique qui a guidé vos recommandations », a-t-il dit. Azali Assoumani a toutefois rappelé l’existence de fragilités structurelles et la nécessité d’une meilleure organisation. « C’est un héritage national, la dignité de nos familles rurales, une source de revenus essentielle pour notre économie. C’est aussi un drapeau que nous portons sur les marchés internationaux », a-t-il précisé.

Le chef de l’État a enfin pris l’engagement de suivre les recommandations. « Je vous assure qu’elles seront prises en compte dans un esprit de cohérence nationale et de responsabilité collective. L’État engagera les réformes nécessaires avec détermination. Nous allons consolider toute la chaîne de valeur», a-t-il promis .De son côté, le nouvel ambassadeur de France aux Comores, Étienne Chapon, a salué l’esprit de collaboration ayant animé les travaux. « Les échanges ont permis d’analyser en profondeur la situation actuelle de la filière girofle, d’en identifier les forces, les défis et surtout les perspectives d’avenir. Je salue l’engagement de toutes celles et ceux qui ont contribué à faire de ces assises un moment de dialogue utile », a-t-il soutenu. Et d’ajouter : « Les défis sont nombreux : améliorer la qualité et la traçabilité, structurer les circuits de commercialisation, encourager la transformation locale et assurer une meilleure redistribution des revenus aux producteurs. Mais avec la dynamique née de ces assises, la filière girofle comorienne dispose de tous les atouts pour renforcer sa place sur les marchés internationaux».