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Assises nationales : Hassani Hamadi rencontre les femmes leaders et les associations de femmes

Assises nationales : Hassani Hamadi rencontre les femmes leaders et les associations de femmes

Société | -   Abouhariat Said Abdallah

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Après avoir convié les notables, le gouverneur de l’île de Ngazidja a, jeudi dernier, invité les femmes leaders et les associations féminines à une réunion d’échanges sur les prochaines assises. Si, les invitées ont salué l’initiative de Hassani Hamadi, elles ont néanmoins critiqué le peu de temps que leur a accordé le gouverneur (20 minutes) tout comme la place des femmes dans les instances de prise de décisions du pays.

 

Le gouverneur de l’île autonome de Ngazidja, Hassani Hamadi, a invité jeudi dernier à Mdrodju, les femmes leaders et les associations féminines à une réunion de concertation et d’échanges sur les sujets à aborder lors des assises nationales.

Hassani Hamadi a évoqué plusieurs sujets devant être abordés lors de ce rendez-vous national pour faire le bilan des 42 ans d’indépendance à savoir l’éducation, l’investissement, la constitution et la politique.Toutefois, le sujet pour lequel il a convié les femmes pour des discussions, est relatif au grand mariage. Selon Hassani Hamadi,

 

l’économie du pays part ailleurs car lors des festivités coutumières, ce sont les produits importés qui sont utilisés au détriment des produits locaux. Une situation qui n’est pas sans conséquence sur l’économie locale.


Le gouverneur avait convoqué les notables pour leur proposer que le thème du grand mariage soit abordé lors des assises nationales pour une réforme de celui-ci. Mais il a été confronté à leur refus catégorique. Ils ne veulent en aucune manière que le anda na mila soit abordé lors des assises nationales.

 


Lire aussi : Préparation des Assises nationales : L’accompagnement des notables de Ngazidja sollicité


Le gouverneur a donc convié les femmes leaders pour avoir leur adhésion. En réponse à cette demande, le sujet de la représentativité des femmes dans les instances de prises de décision s’est invité tout naturellement dans les discussions.
En effet, les femmes leaders présentes à cette rencontre ont tout naturellement détourné le sujet de la réunion cité en objet. De l’implication du anda na mila dans les assises nationales, elles sont passées à la non implication des femmes dans les instances de prise de décisions.

Moinafatima Djalim a fait comprendre au locataire de Mdrodju, que les femmes ne sont pas impliquées. Elle  a parlé aussi, de la ségrégation des femmes dans les discussions qui tranchent sur les décisions importantes du développement du pays. 

 

Le gouvernement de l’Union comme celui des îles nous convoquent uniquement dans les assises entre hommes et femmes, mais lorsqu’il s’agit de prendre des décisions importantes, vous nous écartez, alors que nous contribuons beaucoup au développement du pays

 

dit-elle. Elle prend en exemple, le comité de pilotage des assises nationales qui sera composé de 45 personnes. Et dans ce comité, il n y aura que … quatre (4) femmes. “C’est regrettable” s’indigne-t-elle. Moinafatima, a mentionné en outre la faible représentation des femmes dans les gouvernements de l’Union et des îles alors qu’elles travaillent durement pour mener les hommes au pouvoir.

“Nous menons le combat ensemble, mais une fois devant la porte d’entrée, nous sommes repoussées dit-elle sous les applaudissements des femmes.
Moinaecha Mdroudjae a déclaré au gouverneur que “ces femmes ont mené un grand combat pour ce pays depuis 40 ans, donc si vous nous appelez pour nous informer, c’est votre plein droit, mais si vous voulez que nous discutions avec vous pour le développement du pays, nous seront prêtes à contribuer”. Pour l’ancienne maire de Bandamadji Itsandra, si les femmes ne contribuent pas aux sujets importants du pays, c’est parce qu’elles sont reléguées au dernier rang.

Quand au sujet cité en objet, les avis des femmes ont divergé. Si certaines mettent en garde “à ne pas toucher à notre grand mariage” d’autres pensent que sa réforme serait un meilleur atout pour le développement du pays. Le  anda est une valeur à protéger, mais il faut l’étudier de façon à l’alléger pour le bien de la population. “Le anda est devenu un perpétuel recommencement, notre économie part à Dubaï et en France s’il n’est pas réformé, l’économie du pays ne se développera pas”.

Par ailleurs, les femmes ont en outre regretté que le gouverneur n’ait eu que 20 minutes à leur accorder pour un sujet aussi important : “comment une cinquantaine de femmes peuvent porter leur contribution en seulement 20mn ? En réalité, c’est une réunion d’information et non d’échanges” s’en sont-elles insurgées après la rencontre. Le gouverneur a promis de les contacter de nouveau  lorsque l’ordre du jour des assises nationales sera arrêté.  


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