Les assises nationales de la filière Ylang-ylang, tenues à Mutsamudu, à Ndzuani, du 23 au 25 novembre, ont pris fin ce mercredi. Les conclusions des assises sont présentées et le ministre de la Production, Daniel Ali Bandar, a annoncé «la présentation d’un texte à l’Assemblée» et «l’achat d’ici 2 mois, de matériels pour un futur laboratoire» à Ndzuani.
Certification IG
Le représentant de l’Interprofession de Mwali (Association mohelienne interprofession de la filière Ylang-ylang - Amify), Hadji Radjabou, a saisi l’occasion pour énumérer les solutions proposées lors des assises. «En ce moment, le pays fait face à une période de relâche de la production. Nous avons donc à faire de la sensibilisation. La première chose à faire, c’est une union de tous les acteurs de la filière, du cultivateur aux exportateurs, en passant par les distillateurs. La deuxième chose, c’est la lutte contre le «Floratage», qui consiste à mettre de l’huile végétale dans l’huile de l’ylang-ylang.
«La solution, c’est d’avoir la certification Indication Géographique (IG) qui est en cours de travail, dont nous espérons finir en décembre. Avec ça, nous pouvons vendre nos huiles sans les exportateurs», a-t-il avancé. Pour sa part, Abdoul Djabar Ben Abdou, de l’entreprise Vaniacom, les assises sont une ouverture pour le secteur privé. «La vanille est le produit phare de notre société, mais nous travaillons aussi dans l’ylang-ylang. La filière est ancienne et génératrice de revenus d’où l’importance de sa relance», a-t-il avancé avant de mentionner les bénéfices enregistrés lors de ces assises.
«Nous avons échangé sur les filières de rentes d’une manière globale, que ça soit sur le transfert vers les îles que sur l’export. Nous avons également échangé sur la structuration, à savoir la loi et les textes pour protéger la filière, notamment sur la fixation des prix et l’étude de marché», a-t-il fait savoir. Ce représentant de Vanicom a ajouté que lors de ces assises, l’on a profité pour améliorer les relations humaines.
Pour lui, ces premières assises sont un début, un très bon début, selon lui, car cela a permis d’énumérer les problèmes et de proposer quelques solutions. «En tant que secteur privé, nous avons tout d’abord eu de nombreux contacts des acteurs du domaine avec qui nous avons échangé sur des questions de sécurité, des difficultés surtout des jeunes, et la réalité du terrain. Ce que nous espérons par la suite, c’est que les recommandations retenues soient mises en oeuvre», s’est-il réjoui.
Concernant, le marché international, l’on apprend qu’en 2023, les États-Unis et la France sont restés les principaux importateurs mondiaux d’ylang ylang, représentant respectivement 35% et 28% du marché en valeur. Ces deux pays, connus pour leur industrie de la parfumerie, continuent de stimuler la demande mondiale pour cette essence rare et précieuse. Cependant, l’on apprendra aussi que depuis 2018, la tendance des exportations mondiale d’huiles essentielles est en baisse.
Le marché international
C’est ainsi que le président de l’Association des exportateurs d’huiles essentielles d’ylang-ylang des Comores (Aeheyc), Mohamed Dhihari Majani, est revenu sur la tendance mondiale de la filière. «Au niveau mondial, le marché est en chute depuis 2018. Nous avons une demande qui est très faible. Aux Comores, nous vendons plus en France. Mais nos acheteurs ont beaucoup de stocks en réserve qui ne leur permettent pas d’acheter.
Cela nous pousse à nous ouvrir à d’autres marchés», a-t-il expliqué . Selon la présentation faite, ce mercredi, la qualité d’huile des Comores est meilleure que celle de Madagascar. «Sur certaines molécules, l’huile essentielle de Madagascar présente un meilleur profil. Toutefois, L’extra des Comores reste une référence pour son bouquet équilibré. Il reste la référence sur le marché de la parfumerie. Il est très difficile à imiter», a-t-il rappelé avant d’ajouter que les Comores ont un manque cruel d’entreprises certifiées.