L’association dénommée «Comores terre de paix» (Ctp) qui apporte une assistance psychologique et un suivi à certains patients comoriens et étrangers se félicite du travail accompli après deux ans d’existence. Dans un entretien accordé hier lundi à Al-watwan, des responsables de l’association ont laissé entendre que l’urgence de renforcer leur structure se fait ressentir tous les jours.L’initiatrice de ce projet, Saïd Omar Djélani Mouminata, psychologue formée au Soudan, reviendra sur les raisons de la création de l’association.
Elle évoquera plusieurs difficultés psychologiques variées, toutes catégories sociales confondues. «L’idée de créer cette association est née après les sollicitations de plusieurs expertises notamment, psychologiques, médicales, sociales et économiques par plusieurs familles comoriennes pour accompagner des personnes à mobilités réduites et celles ayant des troubles psychologiques», a-t-elle indiqué avant de poursuivre qu’à cela s’ajoute «l’assistance des personnes victimes de plusieurs faits sociaux, tels que la violence basée sur le genre, les mariages précoces ou forcées, et autres».
Une assistance et un suivi psychologique
Saïd Omar Djélani Mouminata s’est réjoui d’avoir travaillé durant ces deux années (ou presque) avec plusieurs professionnels locaux en santé publique et d’autres organismes et missions diplomatiques étrangères en poste à Moroni. Parmi les travaux envisagés, il y a la recherche des voies et moyens pouvant « alléger la souffrance, renforcer la solidarité nationale et faciliter l’insertion socioprofessionnelle de ces personnes ». Plusieurs jeunes en âge de scolarisation, victimes de dépression et ou présentant des troubles psychologiques ou des retards de langage ont été accompagnés par cette association, a-t-on appris.
Des cas des migrants interceptés dans les eaux comoriennes, des personnes abandonnées par leurs familles ou leurs conjoints ont été ainsi cités par le responsable financier de la Ctp, Issiaka Chanfi. «Notre organisme est, malgré notre combat, dépourvu des moyens de prise en charge. Toutefois, on est souvent obligé de loger certains dans notre cabinet et user de nos propres moyens pour leurs services jusqu’à se rassurer de l’évolution de leurs conditions mentales», a-t-il déploré, citant plus de 49% toutefois des cas enregistrés en difficultés psychologiques, notamment des anxiétés généralisées, victimes de Vbg, femmes cancéreuses qui sont en bonne évolution.
Les responsables de «Comores terre de paix » travaillent de concert avec diverses entités publique et privée et font appel régulièrement à différentes expertises pour, selon eux, procéder à un véritable diagnostic. «Ce dernier a abouti à une assistance psychologique, et à la mise en place d’un outil clé pour étudier la politique de suivi psychologique de la population selon les tranches d’âges.
La prise en charge effective des victimes est également réflexion», a mentionné Issihaka Chanfi. Remerciant les professionnels de santé engagés dans ce projet, ce responsable financier de l’association se félicite des actions accomplies. Il citera ainsi une vingtaine de personnes, le nombre de cas déjà pris en charge et assistés, notamment des malades mentaux, des autistes et autres personnes ayant des retards de langage et de croissance.
