Le bureau exécutif de l’Association des jeunes avertis des Comores (Ajac) a animé une conférence-débat, dimanche 9 octobre au Clac de Fumbuni, sous le thème «le rôle de l’intellectuelle de Mbadjini, et les critères pour les définir». L’évènement a été organisé à l’occasion de la cinquième tournée de l’Ajac sur l’île de Ngazidja. Dans son introduction le secrétaire général et modérateur de la conférence, Said Soulé Karim, a fait savoir, en premier lieu, que «depuis notre accession à l’indépendance, la gestion de l’administration, des pouvoirs décentralisés et des entreprises sont assurés par des cadres du pays».
La sage-femme, conseillère de vente et marketing à l’Ocopharma, Hadjira Oumouri a tenu a livré sa définition «d’un intellectuel». Selon elle, «un intellectuel n’est pas seulement celui qui est bardé de diplômes ou qui a suivi des formations qualifiantes qui travaille dans les institutions, comme le qualifie certains, mais plutôt une personne qui a l’ambition et le courage de faire quelque chose pour le développement. Diplômé ou non, mais quand il a pris l’initiative de résoudre, de faire penser, avancer quelque chose que ça soit dans sa ville, sa région, ou dans le pays en général».
Pour le chargé des affaires juridiques à la Bic-Comores, Djamadar Aboubacar, «un intellectuel est avant tout une personne qui mène une activité créative, c’est à dire une personne qui fait travailler ses neurones. Une activité pensive pour apporter un changement et prendre une position mais aussi de s’engager sur les solutions proposées dans sa cité afin que ça soit applicable».
Qui est intellectuel et qui ne l’est pas ?
Revenant sur la question «y a-t-il des intellectuels dans notre région ?’’, Djamadar Aboubacar a dit : «il ne faut pas confondre ce qu’a dit Hadjira Oumouri entre quelqu’un qui a eu des diplômes et un intellectuel. Je peux dire que dans notre région, nous avons des cadres diplômés dans tous les domaines, mais je ne crois pas qu’il y a des intellectuels. Un intellectuel est un expert dans un domaine qu’il met dans son service pour avoir son coup de main. Mais ça ne suffit pas de rester là, un intellectuel est celui qui a pu gérer les problèmes de sa cité».
Et d’ajouter : «nous sommes dans la grande région de l’île qui devrait s’imposer sur l’économie verte et bleue, pourtant non. Nous avons les plages et tout ce qu’il nous faut afin de faire avancer notre région alors que nous ne parvenons pas à faire avancer les choses, raison pour laquelle je peux dire que nous n’avons pas encore des intellectuels mais plutôt des diplômés».Le journaliste, ancien secrétaire de rédaction de l’Ortc, Ibrahim Abdoul Fatah a expliqué, à son tour, qu’un intellectuel peut revêtir quatre qualités. «Un intellectuel doit être un combattant comme les habitant du Domba, intelligent comme ceux d’Itsahidi, exigeant comme ceux qui vivent dans le Pimba et réformiste comme ceux du Nguwengwe», a-t-il estimé.
À son tour, le secrétaire général de la commune de Pimba, Radjab Ali, arbore dans le même sens. «Nous voyons comment toutes les régions sont développées. Si nous regardions les pays les plus développés, ce n’est pas grâce aux diplômes plus élevés mais plutôt l’intelligence, la connaissance en soi et la vision sur le développement pour répondre clairement aux besoins des habitants dans notre région, nous n’en avons pas».
Par Faissoil Fatihoudine (stagiaire)
