L’Association nationale des maires des Comores (Anmc) s’est réunie hier matin à la mairie de Ntsudjini pour valider son plan stratégique 2018-2021. Cette rencontre a vu la participation des représentants des mairies de l’ensemble du territoire national.
Le président de l’Anmc par intérim, Abdou Mouhaimine Abdallah, maire de Fomboni, a rappelé que l’Anmc a organisé un atelier d’échange et de partage d’expérience avec l’association rwandaise des districts et la ville de Kigali le 12 et 13 septembre 2017, sous l’assistance de Cité et gouvernements locaux unis d’Afrique (Cgua).
Cet atelier a permis aux participants d’exprimer les différentes difficultés auxquelles l’Anmc a vécu depuis sa création en 2015. Suite à cet atelier, un consultant national a été recruté pour élaborer ce plan stratégique de l’Anmc 2018-2021. Ce document de base et de référence permettra aux différentes communes de statuer afin de mieux orienter leurs objectifs de développement local.
Le président par intérim de l’Anmc a pointé du doigt “le manque de volonté de l’Etat à soutenir cette initiative, notamment l’éclatement du budget octroyé aux maires et aux communes, ainsi que l’acheminement des textes relatifs à la décentralisation à l’Assemblée nationale pour adoption”.
Pour Mouhaimine, “cette négligence du ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation peut être considérée comme un sabotage à l’existence des communes aux Comores”. Selon le maire de Fomboni, “trois ans écoulés déjà et les communes des Comores restent encore symboliques, sans appui financier ni ressources humaines qualifiées capables de relever les défis face aux influences sociales qui traumatisent le maire dans les missions qui lui sont assignées”.
Définir un cadre juridique de l’action communale
Dans son intervention, le directeur de la décentralisation a parlé des textes faits depuis le lancement des communes, à savoir la loi portant sur la décentralisation en Union des Comores, une autre sur l’organisation territoriale, et une autre sur l’organisation du scrutin communal, ainsi que plusieurs réalisations qui ont suivi ces promulgations.
Ceux-là ont été à l’origine du premier congrès des maires, du transfert des compétences des communes et les offices d’Etat-civil, le début des chantiers de construction des mairies.
Pour le moment, selon toujours ce directeur de la décentralisation, deux défis majeurs, à savoir “le cadre juridique de l’action communale et la politique nationale de la décentralisation” doivent être relevés dans le court terme.
Pour sa part, le représentant de Cité et gouvernements locaux unis d’Afrique, qui est à sa troisième mission aux Comores, estime que les Comores ont reçu un intérêt en tant que Cgu d’Afrique car elles ont besoin d’un appui dans le cadre de la décentralisation, mais aussi parce qu’il y a une certaine volonté du pays. Jérôme Byukusenge indique que le citoyen ne doit pas être seulement bénéficiaire de services il faut qu’il soit un client.
Il faut, selon toujours lui, éduquer nos populations à réclamer des services de qualité. “Ce plan va permettre à l’association, mais aussi aux communes de mieux travailler en synergie pour améliorer ce service” dit-il.
Pour le succès de ces travaux, l’expert a montré que le Cgua “est plus que décidé à appuyer les Comores dans ce processus de décentralisation, mais pas travailler pour vous, plutôt travailler ensemble et collaborer. Donc, il vous appartient d’engager et raviver cette collaboration avec d’autres partenaires pour qu’on puisse avancer” lance-t-il.