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Association des retraités comoriens I Avec quatre mois d’arriérés, les retraités montent au créneau

Association des retraités comoriens I Avec quatre mois d’arriérés, les retraités montent au créneau

Société | -   Abdallah Mzembaba

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Pensions dérisoires et paiement non-synchronisé pour tous les agents, couplé à des arriérés de pensions. Telle est la réalité des retraités civils comoriens. Remontée, l’Association des retraités comoriens (Arc) via un point de presse tenu hier dans l’enceinte de la Caisse des retraites des Comores, dénonce, entre autres «un manque criant de respect, une arrogance déplorable de certaines autorités et une absence de volonté pour trouver une solution rapide et pérenne à notre situation».

 

En ce début de mois d’octobre 2022, les retraités civils comoriens entament leur quatrième mois d’arriérés de pensions. Une situation lourde de conséquences pour ces personnes dont une grande partie perçoit moins de 50.000 francs comoriens par mois. Hier, au siège de la Caisse des retraites des Comores (Crc), l’Association des retraités comoriens a tenu un point de presse pour dénoncer cette situation et surtout annoncer trois principales revendications : «nous voulons que le paiement des pensions soit synchronisé et ce, quels que soient le statut et le régime des agents ; nous voulons que le paiement soit régulier comme l’est pour les agents de l’Etat et enfin nous voulons une revalorisation des pensions et de nos indices en tenant compte de la réalité du pays et du coût de la vie», a fait savoir Andjibou Ali Saïd, membre de l’Association des retraités comoriens qui faisait office de porte-parole pour la circonstance.

Rencontres avec différentes autorités

Devant ses camarades venus en masse, l’orateur a rappelé le chemin parcouru depuis des années pour que leur situation s’améliore, en vain.
Entre les rencontres avec différentes autorités, la lettre adressée au chef de l’Etat, Azali Assoumani et sa réponse notamment, tout a été fait, mais ils disent ne pas avoir eu de réponses concrètes à leurs doléances. «Ailleurs, on honore les retraités pour avoir servi le pays, mais ici, on nous envoie à la guillotine. Il doit y avoir une mesure d’accompagnement de ceux qui ont des petites pensions», déclare Andjibou Ali Saïd avant d’affirmer qu’ils sont venus prendre à témoin la Caisse des retraites parce que «des solutions pérennes, rapides et adoptées à la réalité du pays doivent être mises en place. Nous sommes à peu près six mille retraités avec des pensions qui débutent à 8 000 francs. D’autres gagnent 13.000 francs par mois. Il s’agit donc d’un cri d’alarme contre cette injustice».

«Manque de volonté»

Pour l’Association des retraités comoriens, le seul responsable de cette situation «c’est le ministère des Finances qui est à la fois le ministère de tutelle et le président du conseil d’administration. C’est vers lui qu’on doit se tourner, mais la réalité est qu’on nous fuit. Il y a une incompétence manifeste, un manque de respect criant et une arrogance sans commune mesure. On nous humilie, elle est là la réalité. Le comportement des ministres des Finances successifs à notre égard doit cesser. Le refus de trouver une solution à cette crise est clair et nous avons toutes les preuves».


Rappelant le courrier adressé au président de la République le 20 juillet 2020 et la réponse de ce dernier le 8 août, Andjibou Ali Saïd insistera sur le fait que le locataire de Beit-Salam écrivait à l’époque avoir «donné les instructions nécessaires pour que la question soit examinée avec soin et diligence et que les solutions appropriées y soient apportées». Aussi, toujours selon la lettre du président de la République dont Al-watwan s’est procurée une copie, «j’ai également demandé aux services compétents de se pencher sur les voies et moyens de parvenir à la régularité du versement de vos pensions et d’aboutir à une solution durable de ce problème».Pour autant, depuis cette lettre et les rencontres qui en ont découlé notamment entre les différents ministres des Finances, le trésorier payeur général et l’Association des retraités comoriens la situation n’a pas bougé d’un iota.


Avec l’actuel argentier de l’Etat, Mze Aboudou Chanfiou, «nous avons eu des discussions le 8 août en présence de la directrice de la caisse et de certains de ses collaborateurs ainsi que du trésorier payeur général. Le ministre des Finances a fait savoir au Tpg qu’avant toute réforme, il doit régler nos difficultés et régulariser notre situation. Du temps s’est écoulé depuis et on n’a rien vu venir si ce n’est un paiement d’un mois qui ne concernait pas tous les pensionnaires. Ce n’est pas d’une assistance au compte-goutte dont nous avons besoin, mais d’une solution pérenne. On l’a d’ailleurs fait savoir à la caisse. Il y a une multitude de solutions et on leur a dit de suivre ces pistes notamment celle menant aux six milliards de dettes que l’Etat doit aux retraités, mais aucune de ces solutions n’a été suivie», soutient Andjibou Ali Saïd qui appellera les agents actifs à se rendre à la caisse pour vérifier si leurs cotisations sont bien à jour.

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