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Assoumani Saandi I Engagement, rigueur et éthique professionnelle «sans faille»

Assoumani Saandi I Engagement, rigueur et éthique professionnelle «sans faille»

Société | -   Nassila Ben Ali

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Avant d’exercer à l’étranger, Assoumani Saandi a servi dans son propre pays. En 1992 comme expert national recruté par le Pnud, directeur d’administration, secrétaire général de ministère, conseiller du chef de l’Etat Azali Assoumani et en 2008, ministre dans le gouvernement de l’Ile de Ngazidja. Depuis, il a démarré une carrière internationale, en 2009, et servira dans une douzaine de pays comme «conseiller senior» ou «chef de mission» dans les domaines de la gouvernance ou du management public. Il est mobilisé principalement par l’Union européenne et/ou le Pnud.

 

Actuellement, en poste au Cap Vert, en tant que Conseiller technique principal chargé de diriger un Fonds multi-bailleurs d’appui au développement économique local en appui aux communes et aux associations, l’expert au Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), Assoumani Saandi, est un exemple de réussite d’un Comorien sur le plan international. Interrogé sur la clé de son parcours, il a tendance à répondre que cela est dû, d’une part à l’engagement «sans faille» dans les responsabilités qui lui sont confiées et, d’autre part, à une «grande rigueur, une éthique professionnelle et humaine».Sa carrière internationale a démarré en 2009, lorsqu’il a été envoyé en poste en République démocratique du Congo, pendant trois ans, après les Accords de Sun City qui ont mis fin à la guerre civile, donné lieu à une nouvelle constitution et un autre modèle de décentralisation.


Le natif de Nyumamilima ya Mbadjini sera nommé par la suite, chef de mission d’une équipe d’experts internationaux, chargée d’évaluer le processus de décentralisation et de formuler des propositions d’amélioration ainsi qu’un programme d’appui qui allait être appuyé par l’Union européenne (Ue). «Je n’ai jamais fait un choix délibéré pour une carrière internationale. Ce sont juste les circonstances qui ont fait les choses. Par ailleurs, je ne me suis jamais déconnecté de la vie de mon pays», précise-t-il.

Un pur produit du Fd

Assoumani Saandi s’est, également, démarqué en tant que politique depuis son bas âge. Ce fondateur du mouvement «Badili Comores», pour, dit-il, pour proposer une offre «politique radicalement nouvelle», rappelle que son engagement politique a commencé effectivement en 1987, année où il obtient son baccalauréat, au sein du Front démocratique (Fd), un parti qui regroupait, à l’époque, une bonne partie de la jeunesse qui se battait «pour l’instauration de la démocratie et l’Etat de droit» aux Comores.
«J’ai assumé mes premières responsabilités dans ce parti en 1998 alors que le Forum de redressement national regroupant le Mdp, le Pcdp Djamnazi et le Fd était aux responsabilités.

 

Membre du Comité exécutif, j’y’étais alors chargé de faire les propositions de modèle constitutionnel qui a été soumis aux discussions et à l’approbation de ces trois partis politiques et du gouvernement de transition», se souvient-il précisant qu’il faisait partie d’une majorité de dirigeants du Fd qui considéraient que la prise du pouvoir par Azali en 1999, pourrait être transformée en opportunité pour le pays.Assoumani Saandi faisait partie de ces cadres du Fd qui ont quitté le navire en 2003 pour former le «Mouvement pour la démocratie et le socialisme (Mds). «Nous avions, alors, contribué à la mise en place des institutions les plus démocratiques que le pays n’ait jamais connues et qui ont rendu possibles les élections les plus justes et transparentes que le pays ait pu avoir», selon lui.

Plusieurs cordes

En 2014, il adhère au Parti de l’entente comorienne (Pec), créé par Me Fahmi Said Ibrahim au sein duquel il assumera le poste de vice-président. Il serait l’architecte du Livre-blanc du programme présidentiel de Fahmi en tant que candidat du Juwa. Assoumani Saandi est aussi un acteur social. En 2010, il a lancé «Ninga Bus», un projet de transport en commun. Même si ce fut un «rendez-vous manqué», de l’avis même de son promoteur, il demeure, pour lui, «fantastique».

Cet échec serait dû, toujours selon lui, tout d’abord à «l’opposition frontale» du syndical des chauffeurs, Usukani wa masiwa, à la généralisation de l’activité de la nouvelle entreprise – qui s’était au départ limitée au transport scolaire – au transport des personnes. Par ailleurs, «n’ayant pas été soutenu par l’Etat» il était impossible au projet de tenir. «En tout cas, l’avenir appelle à ce que des projets comme celui-ci se développent dans le pays», espère celui qui a, en outre, été le pionner du premier quotidien des Comores, Le Matin des Comores qui n’aura vécu que quelques années.

Entre «expert» et homme politique

Assoumani Saandi a publié quatre ouvrages, dont trois sur les Comores et le quatrième sur les réformes administratives en Afrique. Malgré tout, l’auteur de «L’irrésistible ascension du président Mumba», un rêve pour des Comores meilleurs, n’a jamais accepté la posture de pure littéraire. Il dit ne pas avoir les qualités requises pour être écrivain. «J’ai seulement publié ces ouvrages pour partager mes convictions et ma vision des choses et non en littéraire pure», aime-t-il à préciser à ce sujet.


«Homme politique» ou «technicien»? Selon toute vraisemblance, Assoumani Saandi aspire «tout simplement» à être un leadeur au sens large et non au sens «étroit» de politicien.Tout ce que je demande, c’est «de pouvoir offrir ma contribution et m’engager pour le progrès social au bénéfice de tous. Que je puisse par mon être et ma vie au quotidien, contribuer servir de repère aux nouvelles générations», souhaite-t-il. Humblement.

 

Né en 1968 à Nyumamilima ya Mbadjini, Assoumani Saandi, a débuté sa scolarité à l’école primaire de son village avant de se retrouver au collège de Mohoro puis au Lycée Saïd Mohamed Cheikh à Moroni.

Avec un parcours universitaire qui s’est construit tout au long de son parcours professionnel, ce père de cinq enfants est titulaire d’un Bts en informatique de gestion obtenu en 1992 à La Réunion et un diplôme d’études professionnelles approfondies à l’Institut de la Francophone pour l’Entrepreneuriat de Maurice en 2007.En 2008, il obtient un master en sciences de gestion et management à l’Université de Bordeaux IV/France et, en 2019, un certificat de management et leadership au Collège du personnel du système des Nations unies (Unssc/Italie).

Il est, également, titulaire d’un certificat en gestion de l’innovation à Université de de Rwth Aachen en Allemagne en 2021. Actuellement, il est sur le point de finaliser un MBA à l’Université de Cambria en Grande Bretagne.Dans sa carrière d’expert international qui a débuté il y a treize ans, Assoumani Saadi a servi dans une douzaine de pays d’Afrique en plus des Comores, comme Conseiller senior ou chef de mission dans les domaines de la gouvernance et le management public.

 

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