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Assoumani Saandi I «Les sociétés d’Etat ont toujours été considérées comme des vaches à lait»

Assoumani Saandi I «Les sociétés d’Etat ont toujours été considérées comme des vaches à lait»

Société | -   A.S. Kemba

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Pénurie, hausse des prix, difficultés des entreprises publiques importatrices des deux produits stratégiques, l’ancien ministre décrypte les stratégies anti-crise du gouvernement et analyse pour Al-watwan la situation actuelle qui inquiète la population. De la mise en place "d’un stock de sécurité" des produits de base à la promotion d’une politique d’autosuffisance alimentaire en passant par une refonte total du cadre de gestion des sociétés d’Etat, le consultant international en développement appelle encore, dans cette interview, à promouvoir la méritocratie dans le recrutement des fonctions publiques, une implication forte de la société civile et du secteur privé dans les grandes questions nationales, une amélioration des services publics et une redynamisation des communes.

 

Quelle lecture faites-vous de la crise actuelle marquée par la pénurie des denrées de base et la montée de l’inflation ?

Il est vrai que les pénuries et l’inflation ont rendu infernal le quotidien du Comorien. Le rationnement et les bousculades se sont multipliés ces derniers temps autour des stations d’essence, des magasins de produits carnés, des boulangeries, etc. Le phénomène a atteint son paroxysme avec ce qui a failli tourner en émeute de Ndzuani autour de la distribution du riz. Cette situation est le reflet de l’absence de pilotage et de stratégie dans l’approvisionnement des produits vitaux qui est un enjeu à la fois de survie pour la population et donc de souveraineté pour notre pays.

La situation internationale, quand elle a pu renchérir les coûts d’approvisionnement, n’explique pas le niveau extrêmement élevé de l’augmentation des prix dans notre pays, encore moins les pénuries. Il est aussi frappant de remarquer que les failles se trouvent aussi bien dans les produits dont la responsabilité de l’approvisionnement est entre les mains de l’Etat que celle des opérateurs économiques. Dans ce domaine, notre pays cumule effets conjoncturels de la situation mondiale avec l’exiguïté des infrastructures d’approvisionnement, des services médiocres pour des prix exorbitants sans commune mesure avec la sous-région, des sociétés d’Etat sans pilotage stratégique ni gestion saine et un secteur privé désorganisé.

Que faire ?

Remédier à cette situation est une urgence dans un monde traversant plusieurs crises successives et où chaque nation est amenée à compter sur soi. Le rôle premier de l’Etat doit être celui d’assurer la visibilité des approvisionnements à travers un mécanisme d’observation et de prévision des approvisionnements afin de pouvoir anticiper sur les risques. Ce rôle doit inclure la transformation des infrastructures et l’amélioration des services sur la chaîne d’approvisionnement, la mise en place de stocks de sécurité des produits vitaux. En plus, un dialogue avec le secteur privé doit aboutir à un meilleur partage des rôles et à un engagement par les opérateurs économiques à jouer leur partition, notamment de prohiber toute pratique malsaine dont le seul objet serait d’augmenter arbitrairement les prix.
Il y a une conjoncture internationale difficile avec un bouleversement des chaînes de production et de la logistique.

Mais qu’est ce qui pourrait être fait pour limiter les effets de cette crise ?


Ce qui pourrai être fait c’est de prévenir et agir avant que ne l’on ait le dos au mur. Les aléas internationaux sont présents depuis l’apparition de la Covid-19 fin 2019. Les conséquences de la guerre en Ukraine sont connues depuis près de 6 mois. La vétusté des infrastructures portuaires, les services désastreux et exorbitants sur la chaîne d’approvisionnement, les tracasseries des services douaniers, sont structurels et connus de tous. La gestion chaotique des entreprises publiques impliquées dans l’ approvisoirement du pays est relevé par la section des comptes de la Cour suprême et connue de tous les Comoriens. Nous devons trouver des solutions à tout cela et nous n’avons pas le droit d’attendre encore au risque de faire vivre les Comoriens de calvaire en calvaire. La bonne nouvelle est qu’il est possible de mettre un terme à tout cela. Le pays dispose des ressources humaines requises pour cela. Les ressources financières pour faire les investissements nécessaires sont mobilisables car nous sommes ici dans un domaine très lucratif. Mais cela suppose que l’on mette en avant l’intérêt des Comoriens avant les considérations partisanes et la complaisance avec un ou tel partenaire extérieur.


Autre chose. Les Comoriens ont l’habitude de subir les effets des crises internationales sur les produits vitaux comme l’essence, le gasoil, le pétrole lampant, le riz, quand le contexte mondial est défavorable sans bénéficier les effets positifs quand le contexte est favorable.A titre d’illustration, quand bien même le prix du baril a dépassé aujourd’hui les 100 dollars américains et que le dollar est plus cher que l’euro, le même prix tournait autour de 70 dollars de 2015 à 2021 et avait atteint un niveau bas de l’ordre de 42 dollars. Aussi, l’euro a connu au cours des 20 dernières années un niveau de parité de l’ordre de 1 euro pour 1,2 dollar. Cette manne financière aurait pu être utilisée pour prévenir les temps difficiles. Elle aurait pu être investie par exemple pour développer des filières économiques qui nous auraient permis de réduire notre dépendance vis à vis des importations. Faute de cela, nous nous trouvons devant cette situation.

L’une des mesures proposées par le gouvernement est d’inonder le marché en appuyant les opérateurs économiques à travers des facilités bancaires. Est-ce une mesure efficace?


Les facilités bancaires ne doivent pas être une mesure exceptionnelle. Vue sous cet angle, c’ est un piège tendu aux opérateurs économiques et un leurre de la part de l’Etat. La question du financement de l’activité économique est une préoccupation qui doit être adressée dans sa globalité sans improvisation à travers la baisse des taux d’intérêt, la diversification des sources de financement, l’existence d’institutions orientées vers le financement des investissements productifs. S’agissant de la question des approvisionnements, il faut l’aborder dans la perspective de lever toutes les contraintes relevées plus haut. Dans le contexte actuel, l’Etat aussi est mal en point dans cette affaire puisque c’est lui-même qui importe les produits pétroliers et le riz ordinaire. La défaillance de l’Etat fait partie du problème.

Y-a-t-il des pistes de solutions qui auraient pu être explorées jusqu’ici et qui auraient pu contribuer à contenir les pénuries et l’inflation ?


Comme j’ai eu à vous le dire, la meilleure manière de faire aurait été de se doter des mécanismes de prévision, d’anticipation et de mitigation. J’imagine par exemple un observatoire pour l’approvisionnement des produits vitaux qui serait un organe tripartite entre l’Etat représenté par le gouvernement et toutes les entreprises publiques concernées, le secteur privé et des représentants des consommateurs. Il faut aussi mettre un terme aux contraintes structurelles et assainir la gestion des entrepris publiques comme cela a été mentionné. Mais malgré l’absence de tout cela, si j’avais à faire à l’urgence, j’aurais instauré immédiatement un fonds souverain sur l’apprivoisement des produits vitaux sur une période d’un an renouvelable en fonction de l’évolution de la crise.

Ce Fonds pourrait être administré par un Comité stratégique et tripartite Etat, secteur privé et représentants des consommateurs. L’objectif est de palier aux manquements du système actuel d’approvisionnement et de s’assurer que les Comoriens ne risquent pas de se trouver dans une situation comme celle que nous avons dû assister à Mirontsi de Ndzuani. J’aurais instruit les opérateurs économiques à agir en synérgie ensemble dans les approvisionnements pour faire des économies d’échelle, augmenter la force de négociation avec les fournisseurs et mutualiser les infrastructures de stockage.

Les entreprises publiques ayant le monopole des deux produits stratégiques, le riz et les produits pétroliers, sont dans une situation de quasi-faillite. Des rapports ont révélé une mauvaise gestion et pointent du doigt la gouvernance. Que faudrait – il faire dans le court et le moyen terme pour leur permettre de remplir efficacement leurs missions de base et les remettre sur la bonne voie.

Il faut immédiatement stopper toute forme de gouvernance et de gestion à connotation partisane de ces sociétés. Dans notre pays, les sociétés d’Etat ont toujours été considérées comme des vaches à lait et des récompenses à offrir aux proches. Aucun régime n’a fait exception à cette règle. La gestion de ces entreprises doit être professionnalisée et complètement dépolitisée. La première mesure est de renforcer la qualité et le rôle du Conseil d’Administration qui doit inclure en son sein les représentants des consommateurs de toutes les îles...

Concrètement, comment dépolitiser ces conseils d’administration ?

Le Conseil d’Administration doit refléter aussi bien le spectre des parties prenantes qu’une représentation des détenteurs du savoir dans les différents domaines d’intervention.  Revu ainsi, le Conseil d’Administration doit avoir toute la latitude de designer les premiers responsables de ces sociétés sur la base de processus d’appel à candidature qui pourrait être mené par des cabinets de recrutement indépendants. La nomination doit porter sur des mandats périodiques (3 à 5 ans) renouvelables sur la base d’évaluations indépendantes. Les premiers responsables de ces entreprises publiques doivent être astreints à participer à des activités politiques partisanes. Les rapports annuels de ces sociétés doivent être publics. Les emplois au sein des entreprises publics doivent être pourvus par concours publics. Pour redonner un essor à ses fleurons qui sont amenés à jouer un rôle important dans l’avenir, je verrai une recapitalisation par le recours à des partenaires internationaux et a l’actionnariat populaire, l’Etat garderait la majorité des actions. Cela suppose que l’environnement de gestion des finances publiques soit amélioré dans son ensemble.

La Crise touche des pays comme la France où une importante communauté comorienne joue un rôle important dans l’Economie nationale. Faut – il s’inquiéter d’un éventuel tarissement de ses ressources et donc une baisse de sa part dans le PIB ?

Bien sûr que si. En tout cas nous devons faire faire comme si cela doit arriver absolument et nous préparer pour cela. Je suis un peu inquiet car à entendre les autorités qui nous gouvernent, on a le sentiment qu’elles n’ont pas pris la mesure de la situation. Par conséquent, la population continue à agir comme si rien n’était en continuant à se faire le lux de dépenses ostentatoires à n’en plus finir. Alors que chacun de nous a besoin de prévenir ce au peut éventuellement t arriver. Nous sommes à un moment où gouvernants et citoyens doivent prendre la mesure de la crise et des conséquences et changer de comportement. C’est le seul moyen de ne pas continuer la subir. Car cela peut être grave.

 

Le gouvernement préconise la production locale. Mais il n’y a aucune mesure prise dans ce sens. Il y a les Centres ruraux de développement économique (Crde) dans les régions mais toujours est-il que la production des denrées agricoles demeure faible. Que préconisez-vous pour stimuler la production locale ?  Que préconisez-vous pour stimuler la production locale et limiter les importations des denrées alimentaires ?

Il est clair que notre dépendance vis-à-vis de l’extérieur constitue à la fois une grande vulnérabilité au vu du contexte international que nous vivons. En même temps la réalité de cette dépendance est une opportunité si l’on considère la possibilité d’une politique de substitution des importations par la production locale. Selon les données du la Banque centrale, en 2020, pour 10 francs dépensés pour les paiements des importations, nous avons reçu 1 franc de l’extérieur à partir des exportations.  Ce rapport a été 10/2 il y a près de 25 ans. En 2016, il a été de 10/1,3. Cela veut dire que notre dépendance vis-à-vis de l’extérieur va en augmentant. Mais au-delà de toute considération d’ordre statistique et macro-économique, c’est tout simplement un scandale qui notre pays importe aujourd’hui des bovins, des caprins, des produits vivriers qui font partie de nos traductions séculaires. Avec toute la surface maritime dont nous disposons, et en plus des poissons en boite, nous assistons ces derniers temps aux importations massifs de poissons frais. Nous devons remédier à cela urgemment. 

Concrètement, comment encourager la production locale ?

Pour stimuler la production locale et limiter les importations, il faut plus qu’une mesure, une politique publique qui transcenderait plusieurs secteurs. Il faut créer les infrastructures de production dans les zones de production à forte potentielle en termes de piste d’accès et de disponibilité permanente de l’eau, ceci à travers des investissements publics. Il faut soutenir la modernisation de l’outillage agricole à travers une facilité de crédit en partie et des subventions en partie notamment à travers une détaxation complète des équipements de production agricole. Il faut renforcer les Crde dans leur rôle de formation et d’encadrement des agriculteurs en mettant l’accent sur les jeunes exploitants notamment scolarisés.  Il faut une centrale d’achat public qui s’occuperait de l’approvisionnement et de la commercialisation des intrants agricoles : semences, engrais, outils, etc.

Mais l’expérience montre que la production et la consommation ne répondent pas au même tempo. A tire d’exemple, nous sommes un pays dans lequel près 50 % de la production peut être consommée autour du mois d’août. La production répond à d’autres facteurs notamment climatiques. Dans cette perspective, le développement d’unités de transformation et de conservation est un moyen de faire coïncider le temps de la production et le temps de la consommation ce qui permet de prévenir les effets néfastes de la surproduction qui sont la vente à perte ou la détérioration de la production. Ceci ouvrirait aussi la voie aux exportations notamment vers des marchés de niche telle l’île sœur de Mayotte, l’Ile de la Réunion, sans oublier certains pays du Golfe. 

Mais Réduire les importations des denrées alimentaires suppose aussi que nous apprenions à consommer de plus en plus les produits locaux. Cela suppose par conséquent que nos modes culinaires évoluent. Aujourd’hui, un produit comme le manioc peut se consommer sous forme de farine, de gâteau, d’alimentation BB, de jus, en plus usages classiques. C’est tout un chantier de développement auquel notre université ainsi que les acteurs de la recherche devraient être amenés à se saisir en vue de développer ces différentes applications requises.

Mais augmenter la production agricole locale suppose une politique fiscale qui protège les opérateurs du secteur contre les contrebandes, les trafics de tout genre ainsi que la concurrence de certains produits importés de même nature. Nous devons affirmer haut et fort une ferme volonté de protéger notre production comme le font tout pays qui se respecte. Aucune convention internationale de ne doit nous y empêcher. Un dernier point porte sur la question de la sécurité des cultures agricoles contre les vols et divagations. Ces deux phénomènes découragent les paysans. La sécurité des biens dans les champs, tout comme la protection de l’environnement devrait être une des missions d’une brigade verte que j’appelle de tous mes veux. En effet, Nos biens les plus précieux, au-delà des ressources humaines, sont notre environnement et la richesse agricole. Si nous ne les protégeons pas, nous aurons passé à côté de l’essentiel.

 

Vous êtes l’un des artisans de la décentralisation dans notre pays. Vous êtes surtout l’un des acteurs du plan de la mise en place des Communes. Les premières élections ont eu lieu en 2015. Quel bilan tirez-vous des collectivités locales en termes d’actions et de moyens ? Comment les aider et les armer à mieux s’affirmer en termes de résultats ?

Le bilan est lamentable. Les communes n’existent même pas en tant que niveau de pilotage du développement local. Leur mise en place a fait l’objet de manipulations politiciennes. Les localités ont été amenées à s’opposer les unes contre les autres pour des questions de futilités liées au siège, qui n’est qu’un simple bureau. La situation qui prévaut entre Hantsinzi et Chezani Mbwankou en Grande Comore est un avatar de cette manipulation. Tout le travail d’accompagnement organisationnel, de renforcement des capacités, d’élaboration des instruments de gestion, d’introduction progressive d’une gouvernance locale, de formulation d’agendas locaux de développement, de mobilisation de ressources, tout cela reste un chantier qu’il faudra engager.

 

A l’époque de la réflexion, il était dit que les communes devraient impulser le développement local. Mais elles sont devenues des coquilles vides. Comment mettre les Communes au service du développement intégré.

Il faudrait que le gouvernement reprenne en main ce dossier sérieusement et délègue un ministre pour conduire le processus dont les points clefs sont devinés plus haut.

L’Administration est démunie de presque de tout. Les compétences se raréfient dans les départements ministériels. L’Etat risque d´être à la remorque d’experts étrangers dont le seul objectif est de ramasser les sous et partir. Comment redynamiser les services de la haute administration publique.

Premièrement, Il est impératif de dépolitiser l’administration et d’y promouvoir le mérite et le caractère impartial à travers généralisation de processus de recrutement et de promotion transparent et ouverts à tous. Tous les régimes ont contribué la détruire par l’excès de politisation, le favoritisme et le clientélisme. Ensuite, il faut un grand chantier de réforme qui consisterait à reprendre tout à zéro car il n’existe plus rien : Redéfinir les missions, les structures, les compétences nécessaires, les systèmes de gestion, les règles de gestion et d’éthique et surtout les complémentarités entre les niveaux national insulaire et local.

 Le pays s’est fixé un cap, à savoir l’émergence en 2030. Qu’est-ce que doit être fait dans l’immédiat pour atteindre cet objectif ?

Pour que l’émergence dont on parle ait lieu, elle doit être un projet collectif et pas une ruse politique. Elle doit être portée par des autorités dont la légitimité ne fait pas de doute. Elle doit promouvoir en premier lieu l’unité et un esprit de fraternité au sein de l’ensemble des filles et des fils de ce pays permettant à chacun de jouer son rôle. Elle doit être basée sur le principe d’une justice sociale, d’une démocratie renforcée, de l’Etat de droit enraciné, et du respect des droits humains par tous et pour tous. Ce sont les conditions de la durabilité et de la mobilisation de tous. Le reste viendra de l’intelligence des Comoriens dans leur confrontation constructive.

Il se pose un problème d’évaluation mais surtout de suivi concret des politiques publiques. Le Gouvernement annonce un séminaire en novembre pour y remédier. Mais en attendant quelles devraient être les grandes urgences du pays aujourd’hui pour construire un élan durable de développement ?

Nous sommes dans une situation où tout est urgent et important, preuve que les problèmes se sont accumulés dans le temps sans solutions. Notre pays a besoin d’un véritable bigbang. Celui que les Assises n’on pas réussi à créer faute d’inclusivité et d’indépendance.

 

L’ancien Président Sambi est en détention depuis 4 bonnes années pour corruption, selon le Parquet. Quel commentaire faites-vous sur sa détention et la procédure engagée contre lui.

Evoquer cette question me gêne beaucoup. En effet, autant je suis très bien à l’aise pour évoquer des dysfonctionnements de notre système judiciaire dans son ensemble, il me semble important que les hommes politiques ne puissent pas s’immiscer abusivement dans les procédures judiciaires individuelles. Cependant, je ne peux qu’exprimer mon étonnement de constater qu’un justiciable puisse passer 4 ans de détention sans procès. Et si après le procès il s’avère qu’il est innocent ? Notre Justice de devrait pas le permettre. Aussi, j’ai aussi été attristé d’avoir appris dans le passé que le président Sambi n’ait pas pu partir se soigner conforment aux recommandations de professionnels de santé. Je joins ma voix à ceux qui l’ont fait avant moi pour demander que son droit à un jugement équitable soit respecté et dans les meilleurs délais et qu’il puisse bénéficier des soins nécessaires. Sur cette affaire, il ne faut pas que Sambi soit l’arbre utilisé pour cacher la forêt. Les Comoriens ont le droit de savoir toute la vérité sur cette affaire. Toutes les personnes concernées doivent répondre.

Des élections (présidentielles et gubernatoriales) doivent avoir lieu en 2024. Est-ce que vous vous préparez à être dans la course ?

 Je pense que les questions économiques et sociales que nous venons d’évoquer sont tellement cruciales pour les Comoriens que la question de l’élection me semble impertinente à l’ instant. De toutes les façons, j’ai fait le choix de retourner dans mon pays après tant d’années de service aux Nations-unies et dans d’autres organisations.  Je vais m’installer dans l’échiquier et apporter ma contribution au développement du pays sous toutes les formes possibles en relation avec mon expérience et mes compétences. La question de ma participation à une quelconque élection sera répondue en temps opportun.

 

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