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Assurance automobile : Les taximen refusent de se conformer au protocole d’accord

Assurance automobile : Les taximen refusent de se conformer au protocole d’accord

Société | -   Maoulida Mbaé

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Difficile de se retrouver dans les méandres qui entourent la question des assurances automobiles sur l’île de Mwali. Alors que l’on se dirigeait vers la résolution de cette vieille brouille – suite au protocole d’accord signé entre le Syndicat des chauffeurs de Mwali et la Société comorienne des assurances – une nouvelle péripétie est venue s’ingérer. Et depuis la matinée du jeudi 11 octobre, seuls quelques taxis sillonnent les rues de la capitale de l’île, Fomboni. Les taximan, voitures parquées sur la place de l’indépendance, refusent de se conformer au protocole d’accord signé par les deux entités.

 

Le protocole d’accord signé, le 28 août dernier, entre le Syndicat des chauffeurs de Mwali (Scm) et la Société comorienne des assurances (Sca), prévoyait l’ouverture de deux comptes, un compte de fonctionnement de la Sca et un compte commun (où serait déposé 15% de chaque paiement) sous la direction à la fois de la Sca et du Scm. Ce dernier compte est une des deux conditions exigées par le Syndicat des chauffeurs avant de se plier à l’arrêté du ministre des Finances et à la note du gouverneur de l’île imposant le paiement, sur l’île de Mwali, comme cela se fait déjà sur les autres îles, de l’assurance automobile. Cette condition constitue, en quelque sorte, pour le Syndicat des chauffeurs, de garde-fou. Elle est censée «éviter à ce que les assureurs ne disparaissent, d’un jour à l’autre, avec l’argent des assurances comme ce fût toujours le cas ces dernières années», explique son secrétaire général Inzoudine Attoumane Tara.


Bien qu’elle ait été tant bien que mal respectée par la Société comorienne des assurances (branche de l’Assurance générale des Comores, ndlr), autorisée à exercer sur l’île durant deux ans, les chauffeurs sont loin d’être satisfaits. Ils voudraient, seconde condition, que la Sca se pourvoie d’une casse estimant que «les assurances qui exercent sur l’île n’ont d’assurance que le nom». Les voitures accidentées ne seraient jamais réparées par les assureurs, qui «se contentent de se remplir les poches». «Le code des assurances ne nous autorise pas à tenir deux commerces», se défend le chef d’agence de la Sca, Fayad Djamaldine, quant à cette condition des chauffeurs. Celui-ci assure, toutefois, que l’agence a signé des conventions avec le Centre hospitalier régional de Fomboni (Chrf) et le garage «Le Roi» pour répondre aux soucis des clients.Outre cette deuxième condition exigée, les chauffeurs reprochent à la Sca d’avoir doublé le prix de l’assurance.

«Auparavant, l’on devait s’acquitter d’environ 40.000 francs pour trois mois. Aujourd’hui, l’assurance coûte près de 65.000 francs», fulmine un des chauffeurs massés sur la place de l’indépendance.

Ce dont se défend encore Fayad Djamaldine, brandissant un document signé par l’ancien ministère des Finances, Mohamed Ali Soilihi, fixant les prix de l’assurance selon les catégories de voitures. «Ils veulent me faire payer les pots cassés», reproche-t-il aux chauffeurs de lui imputer les manquements de «Awa Assurance», une agence qui exerçait auparavant sur l’île mais qui, du jour au lendemain, a disparu sans laisser de traces. La Sca, imposée par les autorités, comme le fut Awa, exerce depuis 7 ans sur l’île. Elle aurait fermé à plusieurs reprises, en raison de la concurrence. Ce qui semble rebuter les chauffeurs. Autre point de désaccord, cette fois-ci entre le Scm et la police, le délai de paiement de l’assurance tel que mentionné sur le protocole d’accord. Il était fixé au 5 octobre pour les véhicules particuliers et au 10 octobre pour les véhicules de transport. La brigade routière s’est donc, conformément à cet accord, invitée dans les artères de la capitale, le mercredi 10 octobre, pour vérifier si les chauffeurs se sont bien régularisés.


«Une vingtaine de véhicules ont été saisies», peste un taximan qui dénonce «l’effet de surprise» alléguant que «le 10 octobre est censé être le début de paiement, et non le délai butoir». «Nous avons fait tout un mois de sensibilisation», rétorque l’adjoint au commissaire central de Fomboni, Bakoun Madi, selon qui la date butoir, initialement fixée au 1er octobre, a été prolongée, sur requête du Syndicats des chauffeurs, jusqu’au 10 octobre. L’officier l’assure, «les chauffeurs ne pourront pas y échapper. Ils devront impérativement payer leur assurance. Cela se fait sur les autres îles, et Mwali ne peut pas faire exception».
Autant dire, donc, que le problème est loin d’être résolu. Les revendications des chauffeurs sont assez nombreuses. D’autant que le Syndicat semble divisé, entre les chauffeurs qui se sont pourvus de leur assurance et ceux qui refusent, pour une raison ou une autre, de s’y soumettre. Les autorités de l’île semblent pourtant  résolues à faire appliquer l’arrêté du ministre des Finances. Espérons que ce ne sera pas au détriment des chauffeurs et que le problème sera réglé, cette fois-ci, une bonne fois pour toute.

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