La première session d’attribution de la carte de presse pour l’année 2024 touche à sa fin. Samedi dernier, la Commission nationale d’attribution de la carte de presse a présenté un premier bilan de ses travaux au siège du Conseil national de la presse et de l’audiovisuel (Cnpa) lors d’une conférence de presse organisée pour la circonstance. Cet événement a permis de faire le point sur les dossiers reçus, examinés et retenus, avant la publication imminente de la liste officielle des journalistes accrédités prévue «cette semaine». Selon les conférenciers, un certain nombre de dossiers issus de journalistes de la télévision est à l’étude, d’où la décision d’attendre le résultat de ces examens avant de publier la liste officielle des journalistes retenus lors de cette première session.
Au total, 143 candidatures ont été déposées lors de cette session, ouverte initialement du 15 juin au 31 juillet, et prolongée de deux semaines. La commission, présidée par Aboubakari Boina, a pu compter sur l’appui de quatre membres du Cnpa et de quatre représentants d’organisations professionnelles, tels qu’Ahmed Bacar, président du Syndicat national des journalistes comoriens (Snjc). Afin de garantir une évaluation rigoureuse, des experts spécialisés ont été sollicités pour examiner les productions des postulants issus des différents médias (presse écrite, radio, télévision et web). A noter cependant qu’il n’y a eu aucune candidature issue des médias du web.
«Un processus d’évaluation strict et encadré»
Lors de cette première phase, sur les 143 dossiers déposés, 134 ont été jugés recevables, tandis que trois ont été écartés pour incomplétude. Sur ces 134 dossiers, 86 journalistes ont été jugés aptes à recevoir leurs cartes, tandis que 26 candidatures nécessitent un réexamen plus approfondi. En revanche, 21 dossiers ont été rejetés ou renvoyés pour la deuxième session, qui débutera aujourd’hui, lundi 7 octobre, et s’achèvera le vendredi 6 décembre 2024. Pour le rappel, la Commission a établi des critères précis pour accorder cette carte, incluant notamment la soumission d’un certificat de l’employeur attestant du statut de journaliste, trois fiches de paie, des copies des productions journalistiques des trois derniers mois ainsi que des diplômes ou attestations de formation. L’objectif affiché est de «garantir la professionnalisation du métier et de conformer les pratiques aux exigences du Code de l’information en vigueur».
Des attentes pour la deuxième session
Aboubakari Boina, président du Cnpa, s’est félicité de «l’engouement manifesté par les médias» et a salué la qualité des travaux effectués par la commission. Il a également mis en avant l’importance de cette initiative pour améliorer le cadre légal et renforcer la régulation du secteur médiatique. Pour lui, «la collaboration des médias et des pouvoirs publics, notamment, est cruciale afin de professionnaliser le journalisme et garantir la qualité des productions».
Les journalistes dont les candidatures ont été rejetées sont invités à se représenter lors de la seconde session. Il leur est uniquement recommandé de fournir les documents manquants ou de corriger les irrégularités relevées lors de la première soumission. Le Cnpa a enfin appelé les autorités publiques, les acteurs de la société civile ainsi que les partenaires étrangers à se conformer aux nouvelles règles et à soutenir cette dynamique qui vise à assainir le paysage médiatique national.
Ce processus constitue une étape cruciale pour garantir aux journalistes des conditions de travail adaptées et une reconnaissance officielle de leur profession, dit-on du côté de la commission.
Ainsi, à l’issue de ce premier exercice, les attentes demeurent grandes pour la suite des opérations, tant pour les journalistes en attente de leurs cartes que pour l’ensemble du secteur, qui espère un renforcement de la crédibilité et de la transparence dans l’attribution de ce document essentiel.Entouré de quelques membres de la commission tels Abdillah Saandi Kemba, Yasmina Mohamed Chayhane et Ahmed Bacar, le président du Cnpa a fait savoir qu’un projet de décret va être soumis au gouvernement pour que les détenteurs de la carte puissent, entre autres, bénéficier de certains droits. Les conférenciers ne rentreront pas davantage dans les détails de ce texte. À en croire la commission nationale d’attribution de la carte de presse, «il n’y a pas de volonté d’empêcher les gens d’avoir la carte», d’où la volonté d’aider ceux qui n’ont pas encore rempli les conditions à l’obtenir.Quant à ceux qui n’auront pas le fameux sésame au bout des deux sessions, ils ne pourront, théoriquement, pas exercer en attendant une prochaine session et une autre tentative.