L’histoire de l’audiovisuel aux Comores remonte à l’époque coloniale, avec la Radiodiffusion française (Rdf), qui devient par la suite l’Office de radiodiffusion-télévision française (Ortf), avec son siège à Dzaoudzi sur l’île de Maore.Le premier journaliste comorien qui a travaillé à l’Ortf était Saïd Ahmed Cheick, ancien secrétaire général du gouvernement d’Ahmed Abdallah. En 1967, l’Ortf est transféré à Moroni sous l’administration du président Saïd Mohamed Cheick. À l’époque, il y avait des journalistes français ainsi que des journalistes comoriens tels que le prince Kamal Saïd Ibrahim et Saïd Abdourahim, Said Ankili.
Après l’indépendance en 1975, l’Ortf devient Radio Comores et des journalistes formés en France retournent aux Comores pour travailler. Ces journalistes, tels que Kamaria Awad et Saïd Hassane Djaffar (Bodi) de Moroni ; Mohamed Takwane Abdou de Wani à Anjouan et Mohammed Mouigni Azir de Ntsaoeuni, ont formé les journalistes de la Révolution d’Ali Soilihi, soutenus par des malgaches et des volontaires des Nations unies.
En 1977, il y a eu le premier concours de recrutement pour la chaine française et la chaine nationale. Ali Djae Ahamada Djae était le seul admis sur une quarantaine de candidats à la chaine française. Aucun candidat n’a eu le concours de la chaine nationale sur une cinquantaine de candidats. À partir de là, les élèves de 3ème du lycée ont été recrutés pour jouer le rôle d’animateurs. Après la chute d’Ali Soilihi et la fin de la révolution, de nouveaux journalistes sont arrivés du Maroc, mais certains, comme Houmed Msaidié, ont préféré quitter le pays à la fin de la révolution.En 1994, ce dernier, alors ministre en charge de l’information, s’est engagé à restructurer le secteur des médias aux Comores avec le premier «Code de l’information». La Radio Comores change de statut et devient l’Ortc, dans le but d’ouvrir une chaine de télévision, en plus de la Radio. Le projet de la construction et de l’ouverture de la Télévision est né en 1996, sous le régime du président Mohamed Taki.
À la fin du mandat d’Azali 1, Hamada Mmadi Bolero a été nommé Président directeur général (Pdg) et Ali Djae Ahamada Djae était toujours directeur général de l’Ortc depuis 2002. Avec l’aide et l’expertise de Canal France international (Cfi), le président Azali a inauguré la télévision nationale le 27 avril 2006. Ses premières présentatrices de journal a été Faouzia Ali Amir, puis Loulou Saïd Islam et Faraanti Athoumani, qui ont été formées par Cfi. Le premier rédacteur en chef de la télévision est Ali Moindjie, après avoir bénéficié d’une formation au Centre de formation et de perfectionnement des journalistes de Paris (Cfpj).Ali Djae regrette aujourd’hui que la culture de recrutement par concours des journalistes de l’Ortc n’a pas pu être perpétuée, comme cela est toujours le cas à Al-watwan, le journal de l’Etat. Il faut aussi souligner qu’actuellement, il n’existe aucune autre télévision aux Comores, les légendaires Djabal-tv, Comores-Tv et autre Tv-sha ayant toutes fermé.