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Audition du Bureau géologique à l’Assemblée Seules les sociétés Bahari et Safari détiennent des contrats pétroliers

Audition du Bureau géologique à l’Assemblée Seules les sociétés Bahari et Safari détiennent des contrats pétroliers

Société | -   Abdou Moustoifa

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Au cours de la rencontre, les parlementaires de la commission de la production de l’Assemblée nationale ont appris que le contrat signé il y a quatre ans avec la société sud-africaine n’était plus d’actualité. Il a été résilié par l’actuel gouvernement. Les motifs de cette décision restent pour le moment inconnus.

 

Sujet rarement évoqué en public, même dans les médias, le pétrole comorien vient de refaire surface. Après plusieurs tentatives qui ont tourné en eau de boudin, les élus de la nation ont finalement réussi à s’entretenir avec une des institutions en charge de ce dossier jugé sensible. La commission de la production a en effet auditionné ce vendredi 18 octobre, le bureau géologique des Comores (Bgc). Les responsables se sont prêtés aux questions des députés, s’est réjouie la présidente de ladite commission, Hadjira Oumouri. C’est d’ailleurs elle qui a convoqué la réunion à laquelle avaient pris part d’autres députés des autres commissions. Convié lui aussi, le ministère de l’Energie n’a malheureusement pas répondu à l’invitation. L’ordre du jour portait essentiellement sur les contrats pétroliers signés entre les gouvernements comoriens et les sociétés étrangères. «Cela fait cinq ans qu’on a signé des contrats avec Bahar ressource et Safari Petroleum. Lors de notre première rencontre, il y a quelques années, on nous avait informés que les deux sociétés s’étaient lancées dans une première phase de prospection. Aujourd’hui, les députés souhaitaient connaître l’évolution des travaux. Où en sommes-nous ?», a-t-elle expliqué, à la sortie de l’audition.

Forage en 2021

Entre Bahari-Discover et Safari-western, il n’y a qu’avec la première société que l’on note des avancées. Bahari ressources se prépare déjà à passer à la phase 2, c’est-à-dire celle du forage dont les travaux sont censés débuter à partir de 2021. Le forage est la dernière étape qui permettra de dire si oui ou non, le sous-sol comorien regorge bel et bien d’hydrocarbures. Du coté de Safari, les choses trainent un peu, enfin d’après les informations données par le Bgc. «Pour l’instant, selon toujours les explications du bureau géologique des Comores, la société safari n’a pas eu l’autorisation de poursuivre la deuxième phase car elle doit fournir des rapports de sa première phase notamment la prospection et de recherches et d’analyse des données sismiques», a ajouté la présidente de la commission de production.


Notre audition du vendredi fait mention de l’existence d’un accord qui donnerait à Safari carte blanche pour poursuivre ses travaux. Interrogé sur place, le député Mohamed Msaidié, membre de la commission de la production, a pour sa part cité un arrêté émanant du ministère de l’Energie qui confirme l’information de notre journaliste, selon laquelle Safari aurait reçu l’aval pour se lancer dans la seconde phase. Puisqu’on discutait des contrats sur le partage de production (Cpp), le cas de la société sud-africaine, Rhino ressource, qui avait manifesté son intérêt sous la présidence d’Ikililou Dhoinine de se lancer dans le marché a été abordé.

Et les 34 blocs ?

A en croire, le député Mohamed Msaidié ce contrat serait annulé. «A l’époque où Ahmed Saïd Djaffar occupait le poste de vice-président chargé de l’Energie, il était même venu exposer les motifs. Puisque c’est à l’Assemblée nationale de valider le contrat. Mais l’actuel gouvernement a décidé de retirer le contrat. Les raisons nous les ignorons jusqu’à présent, tout comme le bureau géologique aussi n’a aucune explication là-dessus», a-t-il répondu. La répartition des 34 blocs non attribués à des firmes a également été au menu des échanges, a fait savoir l’élu de Moroni sud. Là encore, les députés n’ont pas obtenu de réponses sur le sort de ces blocs. Comment seront-ils octroyés par exemple ? On ne sait pas encore. «Les données sismiques sont détenues par des société étrangères qui les vendent. Toutefois, on a remarqué qu’il n’y a pas de plan national, une sorte de campagne de sensibilisation si on peut le dire, concernant le reste des blocs», regrette le député. Des contrats de productions en vue avec la société française Total ? La question s’est invitée lors des discussions. Mais le bureau géologique dit ignorer de tels projets, a rapporté le parlementaire.

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