L’Autorité portuaire des Comores (Apc) risque d’être paralysée pendant ce weekend. Et pour cause, les agents ont décidé d’observer un arrêt de travail de deux jours. Il débutera ce vendredi 17 janvier jusqu’à demain samedi. Plusieurs raisons seraient à l’origine de cette forme de mécontentement qu’exprime le personnel de l’Apc parmi lesquelles les arriérés de salaires. «Cela fait trois mois que nous n’avons touché aucun rond. Pour être précis, depuis le mois d’octobre, on n’a pas été payé. On est le 16 janvier [hier, Ndlr], toujours rien. On s’approche vers les quatre mois», a déploré le délégué du personnel, qui nous a confirmé l’information.
A en croire Bakar Abdou, la décision de ne pas travailler pendant ces 48 h a été entérinée à l’issue d’une réunion des agents organisée à la capitainerie le 15 janvier. Nous avons essayé de prendre la réaction de la présidente-directrice générale de l’Apc, Toilabia Soilihi, mais il se trouve qu’elle n’est pas au pays en ce moment. Toutefois, le chef comptable de l’Apc, Ali Mohamed, a accepté de s’exprimer sur le sujet.
Et il dit ne pas avoir connaissance de ce mouvement de son personnel. A ce propos le délégué du personnel affirme, quant à lui, avoir envoyé la note dans le service des ressources humaines. « Donc, c’est à eux de le transmettre aux responsables», s’est-il défendu.
Départ de la Pdg
Si le chef comptable reconnait l’existence de trois mois d’arriérés, il a exprimé sa stupéfaction d’entendre les agents cités ce motif alors que «nous avons entamé les procédures de paiement». «Les états de salaires sont signés et se trouvent dans le circuit habituel. Il ne reste plus que des formalités bancaires. Donc, il y a anguille sous roche mais ce ne sont pas les arriérés de salaires», a-t-il poursuivi. Interrogé sur les raisons de ces retards de paiement, le chef comptable reconnaitra qu’il y a beaucoup de charges au sein de la société plus que ce que l’établissement ne gagne en termes de recettes.
Certains parlent d’un effectif pléthorique qui en serait la principale cause de ces impayés.
Selon toujours le délégué du personnel, les agents comptent bien passer à la vitesse supérieure si jusqu’à lundi, c’est-à-dire après l’arrêt de travail, ils n’obtenaient pas gain de cause. Ils menacent d’entrer en grève à partir du mercredi 22 selon un préavis en date du 15 janvier que nous avons eu copie.
Dans ce document, adressé au ministre des Transports avec des copies destinées au ministère des Finances et à l’Agence nationale des Affaires maritimes, les agents réclament «le départ dans les plus brefs délais de la présidente-directrice générale et de son chef comptable».
Le personnel dénonce «une gestion opaque» qui a conduit, selon les termes du préavis, l’Apc dans «un gouffre amer»
