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Autosuffisance alimentaire I Mmadi Ahamada s’est lancé dans la culture du riz

Autosuffisance alimentaire I Mmadi Ahamada s’est lancé dans la culture du riz

Société | -   Mhoudini Yahaya

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Après un premier essai et une première récolte, le jeune citoyen vise une récolte de 10 tonnes d’ici la fin de l’année. Il souhaite mettre son riz sur le marché et à bas prix. Mais pour le moment, il attend surtout un soutien total des autorités pour la poursuite de son projet.

 

A Mbatse, dans la région de Hamahame, Mmadi Ahamada a décidé de se lancer dans la culture du riz, avec pour but «venir en aide à la population» et «limiter l’importation» de ce produit de première nécessité.

A l’ère où le pays fait face à des pénuries incessantes du riz ordinaire, Mmadi Ahamada se montre ambitieux quant à la réussite de son projet malgré les difficultés qui se dressent déjà sur son chemin. Depuis les classes inférieures, Mmadi Ahamada connu sous le pseudonyme Eladine, s’est toujours fixé l’objectif de percer dans l’agriculture comme ses parents.


Après son Baccalauréat, il s’est rendu au Togo pour la poursuite de ses études. En décembre dernier, Eladine a réussi à décrocher une licence en agronomie et a ainsi décidé de retourner dans son pays.

Dans son champ qui mesure à peu près 600 mètres carrés, il décide d’y cultiver du riz et quelques mois après, il a procédé à sa première récolte. Pour son premier essai, Eladine récolte 80 kilogrammes sur une superficie de 240 m2. «Je vise 120 kg pour la prochaine récolte et dans quelques mois, 4 tonnes si toutes les conditions sont réunies», prévoit-il.

Un projet ambitieux, mais....

Le jeune homme qui prévoit une récolte de 10 tonnes d’ici la fin de l’année, explique les difficultés liées à son activité. «Comme vous l’avez constaté, le champ se situe loin du village. Je suis donc confronté à un problème d’eau.

Pour le moment, tout se fait avec les mains alors que tous les travaux doivent se faire à l’aide des machines que je ne dispose pas pour l’instant. Ce n’est pas l’espace qui manque car comme vous le voyez, le champ est très vaste. Mais tout ne peut pas se faire avec les mains seulement. Mais comme tout début est toujours difficile, je ne compte pas abandonner en si bon chemin », assure-t-il.


Effectivement, des engins, Eladine en aura besoin pour la culture, la récolte et même une machine spéciale pour la fabrication des sacs et des emballages. Conscient aussi que tout cela ne proviendra pas du ciel, le jeune citoyen se tourne donc vers les autorités nationales qui peuvent l’épauler. Son père, rencontré dans ce champ, est tout aussi fier des débuts de son fils.

«Nous consommons du riz importé de l’étranger»

«Mon fils a décidé de se lancer dans l’agriculture et je suis fier de lui. Il sait que c’est grâce à cette activité que j’ai pu l’envoyer à l’étranger pour poursuivre ses études et maintenant, il a décidé de prendre le relais mais avec beaucoup plus d’ambitions. J’espère qu’il réussira», dira-t-il.


A l’avenir, Mmadi Ahamada espère contribuer au développement de son pays. «Nous consommons du riz importé de l’étranger et avec tous les problèmes économiques que cela engendre, le prix est devenu extrêmement élevé. Je souhaite que mon projet aboutisse pour qu’à l’avenir, consommer du riz importé devienne un luxe. Si tout marche dans le bon sens, je souhaiterai dans une ou deux années que ce que je cultive soit mis sur le marché à bas prix», projette-t-il, encourageant les autres jeunes comme lui à faire pareille.

«Il y a beaucoup d’activités à entreprendre dans ce pays. Moi j’ai choisi la terre car celle-ci ne ment pas. Mais il y a tant d’autres projets dans lesquels les jeunes comme moi peuvent se lancer», estime Eladine.

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