Une semaine après sa nomination, Abdou Mondoha Abdillah a pris officiellement ses nouvelles fonctions de directeur général de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacm). C’est au cours d’une cérémonie organisée le samedi 25 mai au siège de l’institution que le directeur par intérim, Mchami Ibrahim, a passé le témoin au nouveau maitre des lieux. Nommé pour assurer le fonctionnement de la maison après le décès de Nassur Ben Ali, Mchami passera huit longs mois à la tête de l’Anacm.L’événement a vu la participation de plusieurs personnalités, à l’instar du représentant de l’Asecna, du ministre de l’Intérieur et son collègue des Transports aériens et maritimes. Des représentants des compagnies aériennes implantées aux Comores y ont également pris part. Devant le parterre d’invités venus assister à la passation de service, le directeur intérimaire a vanté son bilan tout en souhaitant bon vent à son remplaçant. Sur le plan financier, le Dg sortant a rassuré à son successeur qu’il héritera d’un compte bien garni.
De ses huit mois d’intérim, Mchami Irahim a dit avoir gardé de bons souvenirs et a salué la disponibilité du personnel qui, selon lui, a su répondre présent. «C’est un moment historique car il y a longtemps qu’un tel évènement n’avait pas été organisé, et ce n’est pas faute de directeurs mais plutôt leur disparition qui choquait au point de coller à l’Anacm l’étiquette de cimetière. Aujourd’hui cet évènement vient redorer l’image de cette agence», a déclaré Mchami, faisant allusion aux décès brusques des deux directeurs qui ont dirigé l’Anacm avant lui.
La gestion de la sécurité
C’est le cas d’Ahmad Mohamed Chanfi décédé d’une crise cardiaque, le 1er Août 2018, et de Nassur Ben Ali, mort le 17 octobre 2023 des suites d’un accident vasculaire cérébrale. Ce qui fait que depuis 2017, il n’y a pas eu de passation de services entre deux directeurs. L’ancien directeur par intérim reconnaît que l’Anacm a de nombreux défis à relever. «C’est ainsi que j’ai favorisé la formation du personnel, notamment les experts ou encore les inspecteurs», a-t-il illustré.
Conscient de ce qui l’attend, le nouveau patron de l’Anacm qui connait bien le secteur, a lancé un appel au personnel. «Si vous vous croyez comoriens, sachez qu’il n’y aura jamais un ange qui viendra bâtir notre pays. Donc travaillons ensemble dans l’unité», a d’abord plaidé l’ex-commandant d’aérodrome de l’Asecna, qui reconnait que l’aviation civile est un secteur primordial pour le développement économique et social des Comores. «Il est important de mettre en place un contrôle de notre espace aérien.A ce titre, cette gestion comprendra des améliorations technologiques et la mise en œuvre des systèmes de gestion de la sécurité. Nous devons répondre aux recommandations issues des différents audits de l’organisation internationale de l’aviation civile», a insisté le nouveau directeur, qui pense qu’il est essentiel d’homologuer les Centres de formation aéronautique.
«Cela permettra de livrer des agréments et des licences aux personnels aéronautiques ce qui garantira un niveau élevé de compétences», a conclu celui qui a eu à remplacer de temps en temps le représentant de l’Asecna quand il occupait le poste de commandant d’aérodrome. Une expérience dans le domaine qui fait de lui un «sauveur» de l’Anacm. Sera-t-il à la hauteur ?