La main sur le Coran, Azali Assoumani a promis d’agir dans l’intérêt supérieur de la Nation et de faire respecter la constitution dans toute sa plénitude. Devant la haute juridiction, le chef de l’Etat a manifesté son intime volonté de se soumettre à l’autorité de la constitution sans considération politique aucune. «Je respecterai fidèlement la constitution «, a-t-il déclaré, peu après avoir été reconnu comme président de l’Union des Comores pour la période 2024/2029.
La cérémonie de prestation de serment, dirigée par le président de la Cour suprême, Cheikh Salim Athoumane, a été précédée d’une lecture de l’arrêt N°24-002/Cs du 24 janvier 2024 par la greffière en chef de l’institution qui a ainsi rappelé les résultats définitifs ayant consacré la réélection du président pour un nouveau mandant de cinq ans. Azali Assoumani a été réélu au premier tour avec 57,0 2%, soit 99.541 de voix obtenues sur 174.582 comptabilisées par la section constitutionnelle et électorale de la haute juridiction.
Un score de 57,02 %
Le taux de participation de l’élection du 14 janvier dernier est de 54,48%, soit 191.297 votants sur 338.940 électeurs inscrits sur les listes électorales. La Cour a rappelé avoir noté 7337 bulletins nuls et annulé 9.378 bulletins de vote entachés d’irrégularités. « Je vous souhaite plein succès dans l’accomplissement de vos missions exaltantes (…) dans le respect de l’Etat de droit. L’audience est levée « a dit le président de la Cour avant la remise du collier de Grand Maître de l’Ordre du Croissant vert des Comores par le chancelier des Ordres nationaux.
La revue des troupes par le président, accompagné du chef d’Etat-major de l’And, le Général de Brigade Youssouf Idjihadi, a bouclé la mini-cérémonie de prise officielle des fonctions au stade Maluzini. Le chef de l’Etat a ensuite porté l’écharpe, symbolisant la prise officielle de ses fonctions et le début de son nouveau quinquennat à la tête du pays.De nombreuses délégations venues aux Comores pour assister à la cérémonie ont souligné «le caractère pacifique du pays» et la nécessité de consolider les fondements de la démocratie comorienne. «C’est un pays stable, certes fragile dans de nombreux domaines mais qui continue à prouver sa volonté d’aller de l’avant en traçant un nouveau chemin qui inspire la confiance», a souligné l’envoyé spécial de sa Majesté le roi du Maroc, Mohamed VI.
Consolider les acquis démocratiques
Un argument repris par l’ancien ministre des Affaires étrangères, Souef Mohamed El-Amine, invité sur le plateau de l’Ortc. «Le chemin est long mais, nous venons aussi de loin», a-t-il admis, soulignant, lui aussi, l’impérieuse nécessité de poursuivre l’élan de renforcement des acquis démocratiques afin de tourner irréversiblement la page sombre de l’histoire du pays, connu, il y a plus de vingt ans, comme un oasis idéal pour les coups d’Etat.
Malgré les soubresauts politiques et les critiques qui peuvent entourer tous les processus électoraux depuis plus d’une vingtaine d’années, les Comores réussissent, bon an mal an, à être au rendez-vous de l’alternance politique et à faire respecter les délais constitutionnels de transmission des pouvoirs. Le président de la République a, d’ailleurs, reconnu «de failles» dans certains aspects de la vie démocratique mais, que cela ne doit pas, selon lui, servir de raison pour remettre en cause les processus électoraux dans leur globalité.Elu en 2002, en 2016 puis en 2019, Azali Assoumani dit entamer ce nouveau mandat en 2024 dans l’espoir de consolider les acquis enregistrés avec un seul credo : «la stabilité du pays».
Un seul crédo : la stabilité
Le chef de l’Etat, dans son discours en langue nationale, a rappelé «les richesses» du pays au premier rang desquelles «la paix et la sécurité». Pour lui, la tranquillité, l’hospitalité et l’accueil légendaires reconnus conditionnent la mise en oeuvre de toutes les politiques de développement du pays.Le président de la République se disputait le fauteuil présidentiel en janvier dernier avec quatre autres candidats à savoir Salim Issa Abdillah, Bourhane Hamidou, Mouigni Baraka Saïd Soilihi, Daoud Abdallah Mohamed alias Kiki et Aboudou Soefo. Azali Assoumani devient ainsi le chef d’Etat qui occupe trois fois la fonction présidentielle depuis les premières élections multipartites du pays de 1990. Les Comores ont, au total, connu cinq chefs d’Etat dont trois élus après l’Accord-cadre pour la réconciliation nationale signé le 17 février 2001 à Fomboni ayant mis fin au séparatisme déclenché en août 1997.