Au lendemain du mois de ramadan, le président de la République, Azali Assoumani, a effectué une tournée dans les îles de Ndzuani et de Mwali, les jeudi 17, vendredi 18 et samedi 19 avril. Un déplacement placé sous le signe de la proximité, des vœux de l’Aïd et de l’unité nationale, à l’approche du cinquantième anniversaire de l’indépendance du pays.
Jeudi 17 avril dans l’après-midi, le chef de l’État a entamé sa visite à Ndzuani. Moins de 24 heures sur place, mais une présence symbolique forte pour cette première sortie présidentielle après le ramadan. À Dar Nadjah, la cérémonie de présentation de vœux a réuni une foule dense, composée d’autorités politiques, religieuses et militaires, de citoyens venus de toute l’île, ainsi que de représentants d’organisations internationales. Les deux grandes salles de conférence et les ailes du bâtiment étaient pleines à craquer. Toutefois, certains ont déploré un non-respect de l’ordre de préséance prévu par le décret du 29 mars dernier sur les cérémonies officielles.
L’esprit de sérénité et de solidarité
Prenant la parole, le président Azali a salué la population et exprimé ses vœux pour l’ensemble de la nation.
«Nous devons avant tout nous réjouir d’être nés musulmans. À Ndzuani, je suis serein. C’est ici que j’ai vécu, et cette expérience m’aide dans mes fonctions», a-t-il d’abord dit. Il a également insisté sur l’unité des îles, les ambitions de son nouveau gouvernement, et la responsabilité collective en matière de paix. «Ce n’est pas à la police ou à la gendarmerie seule d’assurer la paix. C’est notre devoir à tous», a-t-il martelé.
Le gouverneur de Ndzuani, le docteur Zaidou Youssouf, a salué le choix du lieu et affirmé que «les crises alimentaires sont derrière nous». Par-là, le chef de l’exécutif de l’île se référait à l’impact positif de la politique de libéralisation du riz sur la population locale. Un notable de Domoni, Chamssidine Ali, a pour sa part exprimé la reconnaissance de la population envers le président, en le qualifiant d’«acteur du développement dans la paix et la stabilité».Le même vendredi 18 avril, le président s’est envolé pour Mwali, en compagnie de la première dame et de membres du gouvernement. À son arrivée à l’aéroport de Bandar Salama, il s’est rendu à Bonovo, siège du gouvernorat, pour une cérémonie marquée par des lectures coraniques et des prières. Le notable Elanrif Hamidi a remercié le chef de l’État pour son geste en faveur des fonctionnaires, à qui deux mois de salaire ont été versés en deux semaines pendant le mois sacré de ramadan, ce qui «a facilité ainsi les aumônes et les dépenses de fin de jeûne ».
Dans son allocution, le président Azali a évoqué l’esprit de sérénité et de solidarité qui a marqué le ramadan, et a appelé à prolonger ces valeurs tout au long de l’année. Il a mis en avant les accords de Fomboni comme fondement de la réconciliation nationale, et salué les exploits des Cœlacanthes ainsi que la reconnaissance internationale acquise par la présidence comorienne de l’Union africaine en 2023.En perspective du cinquantenaire de l’indépendance des Comores, le président a appelé à une réflexion nationale. «J’aimerais qu’un jour, un enfant de Mayotte puisse devenir président de l’Union des Comores. Il y a eu des chefs d’État originaires de chaque île, sauf de cette quatrième composante de notre nation », a-t-il affirmé. Il a d’autre part été interpellé sur le retard du projet de port à Mbwangoma, considéré comme essentiel à la connectivité maritime inter-îles.
Ahmed Zaidou et Abdillahi Housni
