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Aéroport International Moroni Prince Saïd Ibrahim I Des changements «mal compris » par les usagers ?

Aéroport International Moroni Prince Saïd Ibrahim I Des changements «mal compris » par les usagers ?

Société | -   Moudjib Mohamed Said

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Depuis que Terminal Moroni Airport Management gère l’aéroport de Moroni, l’accès à des zones réglementées, toléré par le passé, est désormais interdit au public. Une application de la loi qui ne passe pas.

 

Il fait chaud ce 24 novembre. Âgé d’une quarantaine d’années, sous un soleil de plomb, Tadjidine Mbae Mohamed alias Gosti attend de commencer son travail à l’Aéroport international Moroni Prince Said Ibrahim (Aimpsi). Depuis quelques mois, le travail (informel) de cet homme natif de Hahaya, vêtu d’un kandu blanc, une casquette vissée sur le crâne consiste à fournir différents services aux passagers. Il s’agit notamment de l’emballage des colis par exemple, ou de leur porter assistance. Sous un soleil de plomb, il s’exprime. «Je suis parmi les agents licenciés. Actuellement, je viens ici pour fournir de simples services.

On travaille mutuellement et entretient de bonnes relations avec les agents, plus les services de l’aéroport». Depuis juin 2025, Terminals Moroni Airport Management (TAM), est la société qui exploite dans le cadre d’une concession, l’Aéroport International Moroni Prince Said Ibrahim (Aimpsi). Près de 6 mois après la mise en place de la concession, certains regrettent que des zones réglementées auxquelles ils avaient accès par le passé leur soient désormais interdites.

Le manque d’abri pour les usagers

Les agents de l’aéroport ne leur seraient pas hostiles, à en croire Tadjidine, un des anciens employés de la plateforme. «Ils ne nous empêchent généralement pas d’accompagner ou d’assister les voyageurs jusqu’au point d’enregistrement. Parfois il arrive qu’on me stoppe au niveau du point d’enregistrement, je m’arrête et je propose à un agent ami d’assister la personne jusqu’à faire l’enregistrement », explique-t-il. Il rajoute que «rien n’a changé pour assister les passagers. Parfois soit au point d’arrivée ou de départ, les agents nous limitent l’accès pour des raisons professionnelles. On se plie sans insister ni forcer le passage car on comprend ».


Ibroihim Djoumoi tient un autre son de cloche. Ce chauffeur de Milembeni-Itsandra transporte des passagers de l’aéroport à la capitale. Il déplore le manque d’abri pour les usagers. «Que le soleil brille ou qu’il pleuve, je n’ai nulle part pour me mettre à l’abri. Je suis obligé de trainer dans ce parking à ciel ouvert, sous le cagnard. Les abris détruits ne sont toujours pas remplacés. Je rentre chez moi avec des maux de tête à cause du soleil. Pire, les agents nous empêchent même de nous tenir sur la terrasse de la zone de voyage quand il pleut.».

Autre fait marquant selon notre interlocuteur, « quand les procédures d’embarquement commencent, les militaires se pointent juste à côté du parking où sont pesés les colis pour nous interdire le passage et nous empêcher d’assister un proche voyageur », insiste Ibroihim Djoumoi. Ce dernier demande aux exploitants de l’aéroport de leur « construire un abri au moment de déposer ou attendre le voyageur à procéder à l’embarquement ». Du côté des services de l’aéroport, une source autorisée qui travaille à Tam rejette la question d’empêcher l’assistance aux voyageurs au-delà de la zone de voyage et affirme qu’il n’y a pas de changement après la privatisation.

« Personne n’est stoppé avant le point de contrôle. Avant la porte de départ, il y a le service de la Brigade de gendarmerie des transports aériens (Bgta) qui fait le contrôle. De cette porte, le passager apporte ses bagages pour faire l’enregistrement. De même, à la porte d’arrivée personne n’accède. Le passager amène son bagage jusqu’à la sortie de la zone arrivée. Ce sont des zones réglementées et pour accéder il faut avoir un badge ou une carte d’embarquement », argumente la source.


Elle a, par ailleurs, expliqué que «l’accès aux zones de voyage qui était toléré avant le contrat de concession, c’était du copinage mais cet accès est strictement encadré par la loi et il est interdit public». De surcroît, notre interlocuteur regrette la démolition des abris sans solution ni par les anciens ni les nouveaux responsables de l’aéroport. «Il y a la salle où le passager accède avant de s’enregistrer. Les responsables pourraient accorder cette salle aux usagers mais ne le font pas, déplore-t-il.

 

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