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Aïd-el-kabir I La plus grande des fêtes musulmanes célébrée ce mercredi aux Comores

Aïd-el-kabir I La plus grande des fêtes musulmanes célébrée ce mercredi aux Comores

Société | -

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On l’appelle Aïd-el-kabir ou Aïd-el-ad’ha, ce qui veut dire l’Aïd dédié à l’abattage des moutons ou cabris. On peut également abattre un chameau, un bœuf, mais non une volaille. La prière de l’abattage se fait après la prière de l’aïd, pendant la journée entière mais également les trois jours qui suivent. Pour les Comoriens, il s’agit de l’Aïd des morts sauf que ces derniers temps, la tradition commence à changer et plusieurs et plusieurs jeunes effectuent la prière de l’abattage des moutons ou cabris.

 

Les Comores vont fêter l’Aïd-el-kabir demain, mercredi 21 juillet, soit le dixième jour après l’apparition du croissant lunaire de Dhul-hadj, qui, dans l’archipel, est aperçu le samedi 11 juillet dernier. Ceci est l’occasion pour Al-watwan de rappeler ce qu’il faut faire avant, pendant et après cette journée de fête pour les musulmans. Interrogé sur le sujet, le prêcheur Ali Ahamada, communément appelé Fundi Ali Hadji, a tout d’abord tenu à expliquer la différence entre l’Aïd-el-fitr et l’Aïd-el-kabir.
Pour le conseiller du mufti, l’Aïd-el-fitr est l’Aïd qui marque la fin du Ramadhwani. C’est pourquoi on l’a nommé, selon lui, Aïd de rupture du jeûne. «On psalmodie des Takbir (Allah akbar) jusqu’après la prière et c’est fini, contrairement à l’autre Aïd où on peut psalmodier les Takbir jusqu’au quatrième jour après l’Aïd. Ça reste une sunna (surérogatoire) de manger avant d’effectuer la prière de l’Aïd-el-fitr, alors que pour l’autre, on mange après la prière. D’ailleurs, il est préférable de préparer et manger le foie du mouton ou cabri qu’on a abattu», a-t-il suggéré.

Que faut-il abattre ?

Pour ce qui est l’Aïd-el-kabir, le prédicateur explique qu’il s’agit de la plus grande des deux Aïd, sachant le nombre de jours pris en considération, à savoir la journée elle-même plus les trois jours qui suivent. «Il y a le jour de l’Aïd, autrement appelé Yaumu n’nahar, jour dédié à l’abattage des moutons ou cabris, plus les trois jours appelé ay’yamou tashriq, jours pour sécher la viande qui reste», a-t-il mentionné, précisant que pendant la journée de l’Aïd-el-kabir il est obligatoire, pour ceux qui ont les moyens, d’abattre un mouton ou un cabri.
«Si on a raté la journée de l’Aïd, on peut le faire durant les trois jours qui suivent. C’est-à-dire que la fête s’arrête le quatrième jour après l’Aïd, après la prière d’Asr (la troisième salat de la journée)», a détaillé Fundi Ali Hadji, montrant que l’abattage peut se faire par foyer, sachant que le responsable le fait au nom des personnes qui sont sous sa responsabilité, ou groupe de personnes de sept personnes.


Quand-est-ce qu’il faut procéder à l’abatage ? Le prêcheur répond qu’on effectue l’abattage après que l’imam a effectué le sien. «Ça peut-être l’imam qui a guidé la prière villageoise ou le chef de l’Etat», a-t-il fait savoir, répétant que cela peut être effectué le jour de l’Aïd et les trois jours d’après. «Pour cet aïd, l’abattage peut se faire le mercredi après la prière, le jeudi, le vendredi ou le samedi avant la prière d’asr», a-t-il insisté, indiquant, pour celui qui prévoie d’abattre pour l’Aïd, qu’il est préférable de s’abstenir de se coiffer, raser ou couper les ongles avant l’abattage.
Pour l’animal qu’il faut abattre, le prêcheur a cité un chameau, un bœuf, un mouton atteignant ou dépassant les six mois ou un cabri atteignant ou dépassant un an. «Les volailles ne sont pas cités», a-t-il tenu à rappeler avant de montrer comment la viande devrait-elle être partagée. On doit partager la viande en trois parts. Une part pour le propriétaire, une deuxième pour les proches et une troisième pour les nécessiteux.

Est-il l’Aïd des morts ?

Les Comoriens ont pour tradition de dire que l’Aïd-el-kabir est l’Aïd des morts. Ils préparent à manger (Mahitimio) en guise de sacrifice pour les proches morts et rendent visite les cimetières et tombent des proches pour des prières. Concernant ces pratiques, Fundi Ali Hadji laisse entendre que cela n’est mentionné nulle part. Par contre il ne l’interdit pas sachant que, selon lui, cela ne constitue pas un pêché «car il s’agit d’une chose, une prière, qu’on devrait faire plusieurs fois pendant toute l’année, mais qu’on n’a pas fait et qu’on fait ce jour-là». Fundi Ali Hadji a saisi également l’occasion pour indiquer, concernant l’habillement, qu’il est conseillé de porter ces plus beaux vêtements le jour de l’Aïd. «Etre à son trente-et-un, il n’y a pas de couleur préférée», a-t-il souligné.

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