l’instar des pays musulmans du monde entier, les Comores ont célébré l’Aïd-el-kabir de l’année 1441 de l’Hégire le vendredi 31 juillet. A l’occasion, le président de la République s’est adressé à la nation la veille pour présenter ses meilleurs vœux de bonne santé et de bien-être, à la population, à l’intérieur et à l’extérieur du pays et souhaiter en cette journée bénie, unité, paix, sécurité, progrès et prospérité à tout le pays. Tradition oblige, le président a déclaré sa pensée à toutes celles et tous ceux qui sont partis dans l’autre monde, pour lesquels il a adressé des prières «pour qu’Allah le Tout-Miséricordieux, entoure de sa miséricorde tous nos défunts et nous accorde, patience et endurance».
En cette période de pandémie, Azali Assoumani a rappelé que de nombreux pays musulmans n’ont pas accompli la prière de l’Aïd dans les mosquées. «Rendons grâce à Allah, de nous avoir permis de reprendre les prières collectives et les prières du vendredi et, cette fois-ci, de nous regrouper à l’occasion de l’Aïd, dans le respect scrupuleux des consignes sanitaires, à savoir l’hygiène, le port obligatoire du masque et la distanciation physique, de nous a permis de contenir cette pandémie de la Covid-19», a-t-il lancé. Il a tenu à préciser que par rapport à d’autres pays plus développés, les Comores ont pu, avec la «précieuse» collaboration du peuple, gérer la situation. «C’est grâce à la promptitude avec laquelle, nous avons pris et appliqué les mesures barrières, la fermeture des frontières, et la suspension des rassemblements, des prières collectives et des festivités», s’est-il félicité.
Rappelant également la situation de la pandémie dans le pays, avec 378 cas de Covid-19 incluant 82 cas importés, 7 décès et, 330 guéris, le chef de l’Etat évoquera une situation qui s’améliore. Il interpellera la population cependant que «la guérison de la totalité des malades admis dans nos centres et la levée partielle de certaines mesures, ne doivent pas nous inciter au relâchement» constaté partout dans tout le pays. «Au contraire, nous devons plus que jamais et avec plus de rigueur, continuer à respecter les mesures barrières pour que nous parvenions à maîtriser et vaincre cette maladie. Il est donc important de maintenir le même niveau de vigilance et de respect strict des mesures de prévention collectives et individuelles», a-t-il recommandé appelant à continuer les prières, car plusieurs ont observé une rechute à l’instar des pays de la région qui ont totalement repris les mesures de confinement total.
Reprise de la surveillance des mesures
Malgré tout, le président a annoncé que le gouvernement poursuivra le rapatriement des Comoriens bloqués à l’étranger. «Nous étudions les possibilités du rapatriement de nos frères et sœurs Comoriens dans des pays comme la Tanzanie et Madagascar, tout comme nous l’avons fait pour Dubaï aux Emirats arabes unis, l’Ile Maurice et la France», a-t-il rassuré, soulignant tout de même les risques que représente ce retour, mais également les dispositions prises, notamment les tests, la prise en charge médicale des cas positifs et le suivi.«Nous allons également reprendre la surveillance du respect des mesures et vous comprendrez qu’il n’y aura aucune tolérance pour celles et ceux qui mettent en danger, la vie de tous», a-t-il annoncé.
Autre volet, le président a abordé la situation économique du pays, après six mois d’activités réduites. Il a ainsi annoncé la reprise des activités pour rehausser l’économie «secouée». «Depuis quelques semaines, les secrétaires généraux des ministères et les directions des entreprises sont en chantier pour préparer le séminaire du gouvernement qui se penchera sur le plan de développement intérimaire 2020-2024… Il (le plan) constitue donc l’opérationnalisation du plan Comores émergentes», a-t-il mentionné.
La paix avant tout
Revenant sur l’Aïd-el-adha, le président Azali a mis l’accent sur les traditions religieuses, les us et coutumes, qui ont caractérisé la société comorienne, la culture de la paix, de la sécurité, de la convivialité et du respect de l’autre. «Aussi, quelles que soient nos opinions, nos divergences, les arguments ou les justificatifs, nous ne devons jamais laisser prospérer les actes à caractère terroriste, la violence et les agressions de toutes sortes, en particulier contre les femmes et les enfants, dont nous sommes témoins ces derniers temps», a-t-il insisté, annonçant la mise en place dans les jours qui viennent, d’un arsenal juridique et des structures «pour prévenir, réprimer et punir sévèrement ces actes odieux».
Le président a évoqué la possibilité de convoquer une session extraordinaire du parlement, pour se pencher spécialement sur la révision du Code pénal, «afin de l’adapter à la situation présente». «J’appelle les structures villageoises et communautaires à s’engager encore plus et à accompagner les actions entreprises dans le pays pour renforcer la lutte contre toutes les formes de violence et de transgression de la loi», a-t-il déclaré, appelant à faire preuve d’unité, dans le dialogue et le débat républicain, pour préserver les intérêts supérieurs de la Nation.
Au passage, Azali Assoumani a salué le débat citoyen du 27 juillet diffusé par l’Ortc et a encouragé de tels échanges, à travers lesquels «une partie de l’opposition peut contester la légitimité du pouvoir». «C’est de bonne guerre. Toutefois, convenons aussi, que le respect par toutes et tous de la légalité ne peut souffrir d’aucune exception», a-t-il concédé, rappelant la loi et les règlements qui régissent le pays, qui garantissent les droits et régulent la vie politique, sociale et économique du pays. «Dans notre pays, nos richesses les plus précieuses que nous devons préserver jalousement, sont la paix et la sécurité ainsi que notre sens du vivre-ensemble…».
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