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Bachar-Premier procès. Le parquet requiert 6 ans de prison ferme contre Nourdine M’Mparti

Bachar-Premier procès. Le parquet requiert 6 ans de prison ferme contre Nourdine M’Mparti

Société | -   Abdou Moustoifa

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Le parquet n’a toutefois pas demandé des peines pour trois de cinq prévenus, qui se trouvaient à la barre, en laissant cela à l’appréciation des membres du jury. Le délibéré est attendu jeudi prochain.

 

Le procès pour diffamation qui opposait la commissaire générale au plan, Najda Said Abdallah, à Nourdine M’mparti, alias Bachar, se tenait hier, jeudi, 5 juin, devant le tribunal correctionnel de Moroni. Bien qu’elle soit attendue par l’opinion, l’audience a malheureusement été interdite au public, une décision prise par le tribunal, selon l’un des avocats qui plaidaient. Des polices et des militaires étaient postés aux alentours de la salle. Même la presse n’y était pas autorisée. Expulsé de la Tanzanie, le 10 mai, « Bachar » répondait à des faits de «diffamation, injures publiques, «. Mais devant le box des accusés, il n’était pas seul.


En tout 5 autres personnalités étaient assignées à comparaître, mais seulement les 4 ont répondu présent. C’est le cas de l’ancien ministre de l’Energie, Ali Ibouroi, l’ex-député et maire, Abdoulfatah Said Mohamed, ainsi que l’ancien parlementaire, Abdou Said Mdahoma et sa sœur. Le conseiller spécial du ministre des Finances, Aboudou Illiassa, est le seul prévenu qui était absent. Le procès, qui a mobilisé de nombreux soutiens à la fois de la plaignante et des autres prévenus, dont la plupart sont originaires de Moroni, a duré toute la journée et n’a pris fin que vers 17h. Il a fallu attendre la sortie de toutes les parties pour obtenir quelques réactions des avocats des différentes parties.

Cyberharcèlement

A les entendre, le parquet a requis 6 ans de prison contre Bachar, pour les deux infractions de «cyberharcèlement et diffamation». Quant à l’ex-ministre des eaux, Ali Ibouroi, le ministère public a demandé une condamnation à une peine de deux ans de prison, dont 6 mois fermes. Pour les trois autres prévenus restants, à savoir, les anciens députés Abdoulaftah Said, Abdou Said Mdahoma et sa sœur, Sara, le parquet a laissé le jury décider, selon ses appréciations. Une décision interprétée avec assurance par leurs deux avocats, Me Ahamed Ali Abdallah et son confrère, Me Abdallah comme une preuve d’une innocence. « Mes clients, accusés d’avoir collaboré avec Bachar pour insulter Najda ont répondu à la citation directe. Mais tout au long du procès, l’autre partie n’a pas été en mesure de présenter les éléments de preuve appuyant ce qu’ils ont avancé », a-t-il déploré. A l’en croire, même le principal inculpé a lavé Abdoulfatah, Abdou et Sara, tout en certifiant qu’il ne les connaissait pas. « Nous estimons que la justice a tout compris. Car il devait y avoir des preuves de transfert d’argent ou des échanges incriminant nos clients. Mais rien n’a été présenté devant le tribunal. Ainsi nous nous attendions à ce que la partie civile se rétracte hélas, elle a insisté pour la condamnation de nos trois clients », a regretté Me Ahamed Ali Abdallah.

Des preuves

La partie civile, représentée par Me Idriss Mze Mogné, avocat de Najda, ne partage pas cette interprétation. « Dans les cas de diffamation et injures, nous n’avons pas besoin de se tourner vers un juge d’instruction, parce qu’il n’y a rien à enquêter. Les preuves sont là, les vidéos. C’est la raison pour laquelle, ma cliente, Najda, a choisi la citation directe « , a clarifié, l’avocat qui a exprimé sa stupéfaction que les autres confrères aient demandé des excuses avant le délibéré attendu jeudi prochain. De son côté, l’avocat de Bachar, Me Djamal-edine Bacar a jugé « excessif » la somme de 100 millions de nos francs de dommages réclamés par la partie civile. « Mon client a tout dit, les secrets qu’on lui fournissait. Beaucoup de gens finançait ses agissements, voilà pourquoi je continue à le placer dans la catégorie des victimes. J’ai aussi retenu que Bachar a révélé le cancer qui ronge le pouvoir. J’ose espérer que le tribunal fera preuve de clémence et tiendra compte de toutes les circonstances », a déclaré, Me Djamal-Eddine Bacar. Dans une conférence de presse tenue la semaine dernière, l’avocat de Najda, Me Idriss Mze Mogné avait accusé Bachar « d’avoir été payé, pour salir l’image de la commissaire générale au plan, en répandant des informations portant atteintes à son image».

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