Un seul témoignage d’une passagère de Kenya Airways partagé sur Facebook, dimanche soir a suffi pour susciter une levée de boucliers sur un phénomène qui visiblement est devenu monnaie courante. Après la publication du post, il en est donc ressorti que la plupart des Comoriens qui viennent au pays surtout pendant la période des vacances n’échappent à ces désagréments, notamment la perte par les compagnies aériennes étrangères des bagages de leurs passagers.
Le cas le plus récent est celui des passagers qui sont arrivés à Moroni depuis le 17 juin, à bord de Kenya Airways et qui n’ont toujours pas retrouvé leurs bagages. « Je suis venue assister ma grande sœur qui doit partir mercredi pour la Mecque. J’avais préparé son voyage et ramené ses affaires. Mais une fois à l’aéroport, je n’ai pas retrouvé mes bagages. Et il y a des personnes diabétiques qui ne peuvent pas prendre leurs cachets car les bagages à main récupérés par la compagnie ne sont pas là.
C’est inadmissible», s’indigne, Sarah, une passagère de Kenya Airlines qui se trouve au pays depuis vendredi. Le lendemain, lorsqu’elle s’est présentée à l’agence de Moroni, les responsables ont refusé de prendre en compte ses doléances et l’ont dirigée vers l’aéroport. Sans surprise, elle rentrera bredouille, sans ses colis. D’après les témoignages que nous avons recueillis, elle n’est pas la seule passagère de Kenya Airways à être privée de ses bagages. L’ancien directeur général de l’ex Ma-mwe (Sonelec aujourd’hui), Henri Alphonse Mlanao, a quant à lui déjà engagé un huissier de justice pour une sommation interpellative.
Sommation interpellative
Il envisage de porter plainte et assure qu’il ira jusqu’au bout même si ses bagages sont retrouvés. « Je suis arrivé vendredi sans ma valise. On m’a orienté vers le service de liquidation, j’y ai fait une déclaration. Mais je n’ai jamais reçu un appel contrairement à ce qu’ils m’avaient promis. Samedi et dimanche, il y a eu deux vols. Toujours rien. J’ai rencontré l’agent général pour lui faire part de mon cas et il m’a répondu qu’il n’était pas responsable», a relaté Henri Alphonse Mlanao qui a dénoncé le «mépris» de la compagnie et le caractère «désagréable» du chef de Keyna Airways à Moroni. Contacté, ce dernier n’a pas souhaité faire de commentaires et a juste assuré que les colis seraient là, ce mardi, évoquant un problème d’acheminement. Aujourd’hui, à cause de cette mésaventure, l’ancien patron de la défunte Ma-mwe se trouve dans l’impasse puisque des personnes souffrantes à qui il avait ramené des médicaments ne peuvent poursuivre leurs traitements.
Si jusque-là, elle a été moins touchée que ses concurrents, Ethiopian Airlines se trouve cette fois-ci, elle aussi, dans le viseur. Des passagers attendent depuis une semaine leurs bagages. C’est le cas Maliza Soilihi. «J’ai pris un vol d’Ethiopian en partance de Marseille le dimanche 12 juin. A Hayaya, j’ai réalisé qu’aucun de mes bagages n’était là. Je n’étais pas la seule d’ailleurs. On nous a invités à faire une déclaration et à revenir tous les jours s’ils sont là. Jusqu’à aujourd’hui, un seul de mes bagages a été retrouvé. Pour les autres colis qui contiennent tous les effets personnels pour mon grand mariage, dont ma robe de mariée, aucune information sur leurs localisations ne nous a été communiquée», a-t-elle déploré. Un mois plus tôt, elle avait pris un vol de Kenya Airways pour Marseille, mais sa valise n’a jamais été retrouvée. Al-watwan a contacté un responsable d’Ethiopian, il a seulement demandé la date d’arrivée de notre source.
