logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Bain de vapeur (Djani) I La surdose et certaines herbes sont déconseillées

Bain de vapeur (Djani) I La surdose et certaines herbes sont déconseillées

Société | -   Nazir Nazi

image article une
«Par extrapolation, les plantes existant aux Comores et qui luttent contre le paludisme peuvent lutter contre le covid-19. Je suis dans une étude qui confirme que deux de nos plantes luttent à 100% contre le paludisme. A mon avis, ces deux plantes peuvent lutter, de 50 à 99%, contre le coronavirus », conclut le spécialiste comorien des plantes médicinales et en phytochimie, diplômé à la faculté de pharmacie Timone Marseille, le docteur Ali Mohamed Kaou.

 

Partout dans le pays, le bain de vapeur (Djani) se pratique quotidiennement pour lutter contre la dengue pour certains et contre le coronavirus pour d’autres. Plusieurs personnes ne cessent de témoigner de l’efficacité de cette vapeur chaude constituée de l’eau concentrée d’un mélange d’herbes. Un phénomène qui ne laisse pas les spécialistes indifférents quant à l’efficacité et les effets non désirés de cette vapeur chaude.
Le docteur Ali Mohamed Kaou, spécialiste des plantes médicinales et en phytochimie, diplômé à la faculté de pharmacie Timone Marseille, tient avant tout à nous mettre en garde contre la mauvaise pratique de cette médecine traditionnelle et des plantes existant aux Comores à partir desquelles pourront découler d’autres maladies à l’avenir. Surtout que, avance-t-il, «on ne se contente pas uniquement du bain de vapeur, mais on boit cette eau chaude. Il est nécessaire de tenir compte de la toxicité de ces herbes. Il y a des plantes possédant des molécules qui ne sont pas adaptées à cette maladie», explique-t-il.


A l’entendre, insuffisance rénale, hypertension, cancer de sang, maux d’estomac et tant d’autres maladie sont les conséquences d’une utilisation abusive des herbes dans la préparation du bain de vapeur alors qu’au départ il était question de lutter contre le Covid-19. «Comme vous le savez, dans la médecine traditionnelle, les médicaments sont élaborées à la base des plantes. Ainsi, toutes les plantes ont des spécificités comme les comprimés et autres. Par exemple, jatropha curcas (Mri Mzungu) et misa paradisiaca (mani ya marindi) n’ont aucun lien avec la lutte contre cette pandémie», précise-t-il.
Ce spécialiste des plantes médicinales déconseille également d’insérer l’ipomeae pes-caprae (Pumbu) ou guettarda speciosa (Mfuwambwa) dans le mélange des herbes pour préparer le bain de vapeur. «Nous devons nous rassurer de la mesure de la capacité d’une plante à provoquer des effets néfastes et mauvais pour la santé. Il existe des plantes dans notre pays qui pourraient lutter contre cette pandémie, comme elles existent dans d’autres pays», rassure-t-il.

Et que conseillez-vous ?

Après une brève historique de la confirmation de l’hydroychloroquine comme moyen de lutter contre la pandémie par le professeur Didier Raoult dans le laboratoire de Marseille où il a travaillé pendant un certain temps, de l’artémisinine en Chine en 1972 et de l’artemisia comme actif contre la pandémie à Madagascar, ce spécialiste comorien en phytochimie trouve que ces trois remèdes ont un point commun qui est la lutte contre le paludisme. «Par extrapolation, les plantes existant aux Comores et qui luttent contre le paludisme peuvent lutter contre le covid-19. Je suis dans une étude qui confirme que deux de nos plantes luttent à 100% contre le paludisme. A mon avis, ces deux plantes peuvent lutter, de 50 à 99%, contre le coronavirus», a-t-il conclu.


Le docteur Ali Mohamed Kaou, chercheur de la faculté des sciences à l’Université des Comores, dévoile ses deux pistes. «Nous pouvons préparer le bain de vapeur à partir du flueggea virosa (Mhamba) avec une plante aromatique comme ocumum gratissimum (Roulé) ou ocumum americanum (Kandza). Nous pouvons également se servir du flacourtia indica (Mtsongoma wa ziba) et d’une plante aromatique. Et nous pouvons prendre trois bols de cette eau chaude mélangée trois fois par jour sans exagérer», propose ce spécialiste des plantes médicinales. Pour le bain de vapeur, il montre que des molécules sont volatilisées, car c’est de la vapeur, en suivant le canal où est passé le virus. «Flueggea virosa et flacourtia indica sont moins toxiques. ocumum gratissimum et ocumum americanum sont quotidiennement pris ici. Ce qui diminue les risques à l’avenir», détaille-t-il.

Il est interdit de copier ou de reproduire partiellement ou totalement, cet article sans l'autorisation d'Al-watwan.

Commentaires