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Banda Bitsi ou l’art de redonner vie aux déchets

Banda Bitsi ou l’art de redonner vie aux déchets

Société | -   Abdou Moustoifa

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En ce moment, a lieu au Retaj, la 4ème édition de la foire «Made in Comoros». Parmi les exposants figure Banda Bitsi, l’association pour la protection de l’environnement. Banda Bitsi crée des produits tels que des meubles, des poubelles, des objets utilitaires ou de décoration, des compostes à base de matières diverses, notamment de pneus, papiers, plastiques ou encore de matières organiques.

 

«Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme». Telle pourrait être la devise de l’association pour la protection de l’environnement, Banda Bitsi (espace vert). Le mouvement, né en 2012 mais «enregistré» en 2015, compte aujourd’hui 215 membres répartis dans tout le pays et travaille dans la gestion et la valorisation des déchets. Pneus, papiers, plastiques ou encore des matières organiques, Banda Bitsi recycle tout et promeut par ricochet l’entreprenariat des jeunes et des femmes. Ces derniers apprennent à faire le tri des déchets et à concevoir des produits destinés à la vente. En toile de fond, Banda Bitsi se donne pour mission d’arriver à zéro déchet d’ici 2023.


Pour y parvenir, l’association pour la protection de l’environnement récupère les déchets, les nettoies et en confectionne les produits destinés à la vente. Lesdits produits sont des meubles, des poubelles ou des pots de fleurs à base de pneus, des objets de décoration ou utilitaire à base de papiers ou de plastique, mais aussi des compostes à base de matières organiques. Entre la récupération du pneu, son nettoyage, sa confection, la mise en place des tissus et autres accessoires, la fabrication d’une chaise (siège) prend en moyenne 4 h de temps avant d’être prête à la vente, selon le président de Banda Bitsi, Saïd Ahamada (Tony). Ces produits trouvent-ils tous preneur ?

«Pour l’instant, nous n’avons pas de centre de formation, donc nous ne produisons que sur commande», explique Saïd Ahamada. Il ajoutera que d’ici quelques temps, ce centre va voir le jour sous financement du Pnud, à travers le Small Gram Programm (Sgp). En attendant, Banda Bitsi travaille avec les communes, les associations œuvrant dans l’environnement, la direction de l’environnement et celle de l’artisanat mais aussi les institutions touristiques et bientôt, toujours dans le cadre de l’objectif zéro déchet d’ici 2023, des formations vont voir le jour dans les écoles maternelles et primaires. Le programme est appelé «Mercredi éco».


L’objectif étant de ramener le plus de monde possible dans la lutte contre le réchauffement climatique. Il faut dire que «ce n’est pas toujours évident de changer les mentalités et les habitudes des Comoriens. Ça va prendre du temps mais nous restons optimistes», déclare le président de Banda Bitsi. D’autres formations à l’endroit d’étudiants ou de jeunes sans emploi ont lieu. Devenu un acteur clé dans la lutte contre le réchauffement climatique dans le pays, Banda Bitsi est de tous les ateliers et formations sur l’environnement. En 2016 et 2017 Banda Bitsi a pris part aux Cop 22 et 23, respectivement au Maroc et en Allemagne.

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