Les Nations-Unies disent avoir été « horrifiées », hier mardi, après les frappes meurtrières menées par l’armée israélienne dans la Bande de Gaza. Le bilan des bombardements qui ont mobilisé plus de 100 avions de Tsahal ont fait « 419 morts », selon un décompte provisoire établi en fin d’après-midi par le ministère gazaoui de la Santé. « Nous sommes tous horrifiés par ces bombardements, les actes délibérés que nous observons sont des crimes de guerre», a souligné Jürg Lauber, le président du Conseil des Droits de l’Homme, basé à Genève.
Le secrétaire général de l’Onu, se dit « choqué » par les frappes nocturnes israéliennes. António Guterres a lancé, via son porte-parole, «un appel pressant pour que le cessez-le-feu soit respecté, que l’aide humanitaire sans entrave soit rétablie et que les otages restants soient libérés sans condition ».
« Une guerre d’extermination »
De nombreux pays arabes ont condamné ces attaques d’une rare barbarie. C’est le cas de l'Arabie Saoudite, des Emirats arabes unis, du Qatar, de l’Egypte, de la Jordanie, de la Turquie et des Comores, entre autres. L’Iran parle «d’un génocide » et accuse «Israël de massacrer impunément les Palestiniens » depuis plus d’un an. Les autorités israéliennes ont justifié ces bombardements «au refus répété du Hamas de libérer nos otages». La présidence comorienne, dans un communiqué, a déploré la mort «d’un grand nombre de victimes » à Gaza en allusion aux frappes et estime qu’en agissant ainsi «l’armée israélienne vient de briser la trêve».Toujours dans le même communiqué, la présidence comorienne «condamne cette escalade et ce nouveau massacre de civils palestiniens et appelle la communauté internationale à user de tout son poids pour faire respecter la trêve et ouvrir des négociations susceptibles de mener enfin à la fin de ce conflit ».
Une habitante de Gaza, citée par le media «L’Orient-Le Jour», parle « d’une guerre d’extermination» menée dans le cadre du « Plan de l’enfer » élaboré et mis en œuvre par le gouvernement de Benyamin Netanyahou. « De gigantesques explosions ont éclaté, comme si c’était le premier jour de la guerre, des cris résonnaient partout, il y avait des flammes qui montaient et la plupart des victimes étaient des enfants», a-t-elle souligné. À Gaza, les Palestiniens continuent à fouiller les décombres à la recherche d’éventuels corps. Une horreur qui s’ajoute à l’effroyable souffrance des habitants, soumis à de conditions de vie inhumaines. «Le sol est jonché de corps et de lambeaux de chair, les blessés ne trouvent aucun médecin pour les soigner », raconte Ramiz al-Amarin, un déplacé palestinien, depuis l’hôpital al-Ahli de Gaza-ville.
A ce jour, on compte près de «49.000 morts » à Gaza depuis le déclenchement du conflit le 7 octobre 2023. Mais ce chiffre serait « sous-estimé », selon d’autres institutions internationales et des medias qui évoquent «entre 118.000 et 186.000 morts » à Gaza. La majorité des victimes sont «des femmes et des enfants», selon les Nations-Unies.