La population de Gaza, pour ceux qui le peuvent, célèbrera l’Aïd-el Fitr 1445, sous les tentes après les bombardements israéliens qui ont détruit plus de 60% des habitations de la ville. La puissance de feu israélienne a défiguré l’enclave palestinienne à coup de bombes larguées sans pitié pendant plus de 900 jours.
Un ramadan noir
Pour certains, le monde a « perdu toute son humanité » en laissant faire un conflit qui engendre autant des crimes de masse en toute impunité.Les Palestiniens de Gaza vivent l’enfer depuis le 7 octobre. Mais la plus grande épreuve est celle vécue pendant ce mois sacré. Un ramadan noir ponctué par les bombardements qui se sont intensifiés même pendant le moment de rupture du jeûne.
Alors que les musulmans du monde entier célèbrent la grande fête de l’Aïd El-Fitr dans une relative quiétude, les Palestiniens sont brutalisés chaque heure dans leurs terres. Des déplacements forcés et des scènes d’humiliations rythment le quotidien des Gazaouis.De nombreux spécialistes parlent «du plus grand génocide du 21eme siècle», en évoquant les conditions particulièrement rudes dont vivent les gazaouis depuis le 7 octobre.
Des corps d’enfants déchiquetés, des vieillards et des femmes massacrées, des jeunes morts noyés en voulant obtenir de la nourriture larguée à la mer. Des familles entières, faute de tentes, dormant dehors avec les gravats comme seuls lieux de refuge. Des enfants et même des adultes buvant l’eau de mer pour s’hydrater pour éviter la mort. «Je n’ai pas trouvé dans mes archives un fait comparable dans l’histoire récente», s’est indigné Fabien Roussel, chef du parti communiste français, interrogé par des journalistes de la chaîne CNews.
La guerre a été déclenchée après l’attaque du Hamas ayant fait «1400 morts israéliens» dont des femmes et des bébés. On compte «133 otages israéliens » aux mains du mouvement palestinien. À Gaza, le dernier bilan établi hier lundi 8 avril par le Hamas fait état de « 33.207 morts».
L’hypocrisie des pays arabes
L’Unicef parle de près de «14.000 enfants tués» depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas. Ce bilan n’a pas pris en compte les morts indirects et le nombre de personnes, victimes de séquelles psychologiques du conflit, et exposées potentiellement à de risques d’infirmité à vie.
Les puissances arabes se sont limitées aux déclarations de principe. Les uns ont adopté une attitude ferme au début du conflit, avant de baisser le ton alors que les autres poursuivent un double jeu, préférant ne pas pousser trop loin le bouchon de la condamnation. Des tonnes d’aides ont été immobilisées au sud, près de la frontière avec l’Egypte. L’armée israélienne ayant bloqué tous les circuits d’approvisionnement de l’aide humanitaire. Mais une lueur d’espoir vient de naître.
Une fenêtre de cessez-le-feu est annoncée après des négociations, ce week-end, au Caire en Egypte. De même, des centaines de camions d’aide en provenance de la Jordanie ont été autorisées dimanche 7 avril après un blocus de quatre mois imposé par Israël.