Les termes de la stratégie nationale de l’inclusion financière ont fait l’objet d’un atelier technique de réflexion qui prend fin ce vendredi 4 août à la Banque centrale des Comores (Bcc). Les participants concentrent leurs échanges sur « sa structure de gouvernance » mais aussi « le processus d’évaluation ». Animé par des experts de l’Alliance pour l’inclusion financière notamment Ramparany Ramanarivosoa Tiana, coordonnatrice national de la Finance inclusive, cet atelier sert d’échanges d’expériences entre les parties prenantes, bénéficiaires de ladite formation, pour qu’elles puissent mieux s’approprier les acquis adaptés à la réalité comorienne.

A l’entendre, «l’inclusion financière est le fait de donner accès à la population aux services financiers qui correspondent à leurs besoins, de manière à ce que cela contribue au développement économique et social du pays. C’est-à-dire, que les institutions financières se rapprochent des citoyens pour que les consommateurs les utilisent pour de meilleures fins. L’idée est de faire en sorte que les banques facilitent l’ouverture des comptes, que les consommateurs soient à l’aise à entrer dans cela ».

Pour sa part, la cheffe du « Service réglementation, développement du secteur financier » à la Bcc Swabira Saïd, a fait savoir que l’initiative fait suite à la réticence des citoyens à se rapprocher des institutions bancaires. Le taux d’inclusion bancaire demeure très faible, soit moins de 30%, selon des données récentes. La Banque centrale des Comores a décidé de faire de l’inclusion financière, une de ses priorités. L’une des étapes consistait d’abord à intégrer le réseau mondial qui accompagne les pays à réussir la politique d’inclusion financière. La Bcc est désormais membres de l’Alliance pour l’inclusion financière (Afi) depuis janvier dernier.

Une mise en œuvre sur cinq ans

«Etant membre depuis le début de l’année 2023, la première chose que la Banque centrale des Comores a voulu faire c’est de bâtir la stratégie nationale. Mais elle renferme plusieurs étapes. La première étant de faire un diagnostic afin de relever les problèmes présents dans le secteur financier et qui font que la population ne vient pas vers les services financiers formels. La deuxième, est de faire en sorte d’offrir les services dont les populations auront besoin. C’est seulement après avoir fait ces diagnostics, que l’on commencera à élaborer cette stratégie», va-t-elle expliquer.

Et de noter que l’élaboration de cette stratégie est un exercice qui prend au minimum une année. Selon elle, sa mise en œuvre s’étale sur 5 ans. Et les résultats viennent après une première analyse des activités engagées. Le gouverneur de la Banque centrale, Younoussa Imani, a fait savoir que les statistiques disponibles font état seulement de « 25% de la population comorienne » qui dispose d’un compte bancaire. Pour lui, l’efficacité de la politique monétaire dépend du niveau d’inclusion des acteurs économiques, y compris les ménages.L’Afi est un réseau de 83 décideurs et régulateurs du secteur financier de pays émergents et 75 pays en développement travaillant ensemble pour faire progresser l’inclusion financière. Elle représente environ 85% de la population mondiale non bancarisée.