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Barrage de la renaissance I L’ambassadeur comorien en Égypte rappelé pour consultations

Barrage de la renaissance I L’ambassadeur comorien en Égypte rappelé pour consultations

Société | -   Abdou Moustoifa

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Allant à l’encontre de la position de l’Union africaine, dont les Comores assurent la vice-présidence, le diplomate a, dans une interview déclarée que «Moroni soutenait Le Caire et Khartoum dans le dossier du barrage de la renaissance». De ce fait, il a été rappelé pour consultations à Moroni par le chef de la diplomatie comorienne, Dhoihir Dhoulkamal.

 

Il est le premier diplomate comorien à faire les frais de la crise qui empoisonne la Corne de l’Afrique. L’ambassadeur de l’Union des Comores auprès de la République arabe d’Égypte, Antoy Afaandi vient en effet d’être rappelé pour consultations. On reproche à ce dernier d’avoir pris «une position contraire» à celle de son pays dans le très sensible dossier du barrage éthiopien de le Renaissance.

Une sortie médiatique

Dans une interview accordée, le 8 juillet dernier, au quotidien égyptien, Akhbâr Lyaum (Les Nouvelles du jour), l’ambassadeur a ouvertement laissé entendre que les Comores se rangeaient derrière le Caire et Khartoum. La question posée par le journaliste était la suivante : Les Comores en tant que membre de la Ligue arabe et de l’Ua soutiennent-elles l’Égypte dans le dossier des barrages ?


Ce à quoi l’ambassadeur a répondu par cette déclaration. «Les Comores soutiennent l’Égypte au sein de la Ligue arabe et de l’Union Africaine. La déclaration de Moroni lors du récent sommet de Doha a soutenu l’Égypte et le Soudan et a souligné qu’elle rejetait les dégâts d’eau en Égypte parce que l’eau et la sécurité nationale de l’Égypte sont la sécurité pour tous les arabes, et les Comores soutiennent l’Égypte dans l’Ua parce que sa cause est juste et humaine».


Un mois après cette sortie médiatique, le diplomate semble être rattrapé par ses propos qui se détournent de la posture du dialogue et de la médiation prônée jusque-là par l’Union africaine. Il faut noter que les Comores occupent par la voix du président de la République, Azali Assoumani, la vice-présidence du bureau de l’Ua.
Ainsi, Moroni ne peut afficher une position du moins publiquement contraire à celle de l’institution panafricaine.

C’est la raison pour laquelle le ministère des Affaires Étrangères et de la coopération internationale, chargé de la diaspora a, rappelé l’ambassadeur Antoy pour consultations, lit-on dans un communiqué publié avant-hier, dimanche. Dans celui-ci, Moroni réaffirme «le profond souhait du gouvernement comorien de voir les différents pays concernés, revenir sur la table des négociations pour trouver une solution pacifique, dans les meilleurs délais».


Depuis l’annonce de ce gigantesque chantier, le Soudan et l’Égypte sont vent debout contre la construction du méga barrage hydroélectrique par l’Éthiopie. Craignant qu’il n’entraine des répercussions pour eux, étant donné qu’ils se trouvent en aval du Nil. Électricité, agriculture, font tous partie des secteurs qui, selon Khartoum et Le Caire, pourraient être menacés à cause de la construction du barrage de la renaissance.En diplomatie, le rappel d’un ambassadeur intervient, dans la plupart des cas, pendant une crise diplomatique opposant deux pays.

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