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Barreau de Moroni I Un groupe d’avocats critique le Conseil de l’Ordre

Barreau de Moroni I Un groupe d’avocats critique le Conseil de l’Ordre

Société | -

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Pour illustrer leurs propos, ces avocats contestataires prennent pour exemple, les prestations de serment intervenues récemment dont parmi les nouveaux venus, «certains ne remplissent pas les conditions» qui autorisent à accéder à la profession.

 

Un groupe d’avocats du barreau de Moroni hausse le ton et s’est rendu hier au ministère de la Justice pour déposer un manifeste, contestant certaines délibérations du conseil de l’Ordre. Habillés de leurs toges, ces avocats se sont présentés au ministère pour dénoncer ce qu’ils qualifient «de décisions honteuses et illégales».

Aucune loi pour attaquer la décision

A les entendre, les décisions prises par le conseil de l’Ordre mettent à mal la profession d’avocat. «Ces décisions prises des dernières années salissent l’image de la profession d’avocat et portent un coup sévère à la réputation et à l’image de la justice comorienne», a déclaré Me Youssouf Mohamed Hassani. D’une seule voix, ce groupe d’avocat demande une chose : «le respect de la loi. «Il s’agit de la loi portant création et organisation de la profession d’avocat. «Cette loi de 2008 a clairement établi les conditions d’admission au barreau», a souligné Me Fahmi Saïd Ibrahim.


Pour illustrer leurs propos, ces avocats contestataires prennent pour exemple, les prestations de serment intervenues récemment dont parmi les nouveaux venus, «certains ne remplissent pas les conditions» qui autorisent à accéder à la profession. «Nous condamnons solennellement l’annulation des décisions prises ces dernières années par le conseil de l’Ordre autorisant l’accession au barreau de certaines personnes ne répondant aux critères posés par la loi», a poursuivi Me Youssouf Mohamed Hassani. A ce sujet, Me Fahmi Said Ibrahim reste catégorique. Selon lui, «il est inadmissible de laisser des profanes accéder au barreau sans remplir les conditions d’admission qui sont, entre autres, avoir une maîtrise du droit et passer un examen», précise-t-il. A l’entendre, le respect des règles doit passer avant tout dans l’exercice du métier d’avocat. «On ne peut pas démocratiser la profession en violant les textes régissant la profession,» a-t-il déploré, ajoutant que «nous regrettons que cette loi soit violée en permanence».


Au terme de son intervention, Me Fahmi Saïd Ibrahim précise qu’un «juriste ne peut pas être avocat». De son coté, le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Ibrahim Ali Mzimba, a affirmé qu’aucune décision n’a été illégale. «Si la loi n’est pas utilisée pour attaquer une décision, celle-ci ne peut pas être qualifiée d’illégale ou d’illégitime», dit-il. «Aucune requête n’a été introduite au parquet pour annuler une décision jugée illégale par les avocats», fait-il savoir. «Au lieu de descendre dans les rues, ils auraient dû voir le juge», a-t-il lancé.

Bahiya Soulayman

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