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Bataille de cercueils I Un phénomène qui se pérennise au sein de la société comorienne

Bataille de cercueils I Un phénomène qui se pérennise au sein de la société comorienne

Société | -   Nakib Issa

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Entre traditions, conflit d’héritages et considération religieuse, plusieurs localités se déchirent quant à celui qui devrait s’approprier la dépouille du défunt, une affaire sensible qui divise et met en lumière des fractures sociales profondes

 

Ces dernières semaines ont été l’objet d’un conflit qui a éclaté au sujet de l’appropriation de la dépouille d’un mort originaire de Koimbani ya Mbadjini à l’aéroport de Hahaya. Entre autres, des scénarios similaires sont répétitifs et souvent dans une vive querelle engagée autour de la dépouille, entre proches divisés, accusations croisées et tensions émotionnelles mais aussi juridiques.

La volonté du défunt

La situation préoccupe les ulémas qui n’hésitent pas à hausser le ton et à rappeler les droits et les devoirs islamiques revenants à celui qui devrait s’approprier le cercueil de la dépouille d’une personne décédée. «Premièrement notre religion honore l’homme qu’il soit décédé ou vivant, c’est pourquoi l’islam interdit toute action qui peut déshonorer l’homme mort ou vivant, donc son honneur et sa dignité doit être intacte et respecté. D’autres actions sont aussi condamnées comme le cas d’aller déterrer le mort sans aucune raison valable ou juridique ou en général toute action qui nuit à son encontre », affirme le directeur de cabinet du muftorat, Said Abdallah Said.Celui-ci a souligné que les évènements qui ont eu lieu ces dernières semaines symbolisent un acte de déshonneur au défunt et devront être condamnés.


Par ailleurs, il déclare qu’en islam seul un testament écrit devrait confirmer celui qui a l’accord de s’octroyer la dépouille d’un mort. «En effet, si la personne décédée a eu l’occasion d’écrire une lettre ou un testament pour désigner une personne qui va décider sur le lavage mortuaire, l’organisation de sa prière ainsi que le lieu d’inhumation, c’est à ce moment là que l’on doit respecter cela en accordant à la personne désignée tous ces droits et en particulier la possibilité d’obtenir le cercueil du défunt », a-t-il confié. En revanche, il a tenu à rappeler que si un contrat du défunt n’est pas rédigé de son vivant, il revient à la famille de s’en occuper. « S’il s’agit d’un père ou d’une mère, les enfants devront s’en approprier tout comme si c’est l’enfant qui est décédé le droit revient au père, à partir de là on doit suivre cette règle au niveau de la famille.», a exprimé le directeur de cabinet du muftorat, Said Abdallah Said.

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