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Bateaux accidentés au port de Mutsamudu I L’autorité portuaire se dédouane de toute responsabilité

Bateaux accidentés au port de Mutsamudu I L’autorité portuaire se dédouane de toute responsabilité

Société | -   Sardou Moussa

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«Le 14 octobre 2020, la capitainerie nous a informé de la présence au port de cinq bateaux qui n’étaient plus opérationnels. Certains ne démarraient plus, d’autres faisaient l’objet de démêlés judiciaires, ils étaient tous sous saisie de la justice», a expliqué Abdou Malide, conseiller juridique à la direction régionale de la Scp (Société comorienne des ports).

 

La direction et la capitainerie du port de Mutsamudu rejette toute responsabilité concernant les dommages subis par plusieurs bateaux au port, entre le 19 et le 23 janvier, au plus fort des intempéries qui ont secoué l’archipel ces derniers jours. Selon les dirigeants du port, avant la survenue de cette catastrophe, beaucoup de choses se sont passées, qui doivent être prises en compte pour situer aujourd’hui les responsabilités.«Le 14 octobre 2020, la capitainerie nous a informé de la présence au port de cinq bateaux qui n’étaient plus opérationnels. Certains ne démarraient plus, d’autres faisaient l’objet de démêlés judiciaires, ils étaient tous sous saisie de la justice», a expliqué Abdou Malide, conseiller juridique à la direction régionale de la Scp (Société comorienne des ports). Parmi ces bateaux, El-djaanfari, qui a sombré au port le 23 janvier dernier.

La fureur de ces intempéries

«Les propriétaires en ont été informés, ils devaient faire en sorte que leurs bateaux soient de nouveau opérationnels, sinon ils devaient quitter le port. Un des cinq armateurs a déplacé son bateau, il est depuis en réparation à Mwali. Les autres n’ont pas donné suite. Une lettre de mise en demeure leur a été adressée, aucune réponse. Le 11 novembre dernier, nous avons engagé un huissier de justice pour les faire comparaitre devant le tribunal. Ils ont pris l’engagement de faire en sorte que leurs bateaux quittent le port. Rien. Le 1er décembre, la justice a émis une ordonnance enjoignant ces propriétaires à réparer leurs bateaux dans un délai de quinze jours et de les faire surveiller par des gardiens. Le délai est de nouveau passé sans réaction des armateurs.

 

Nous avons alors saisi le procureur de la République pour nous aider à faire appliquer l’ordonnance. Le 19 janvier le procureur a ordonné que les bateaux Sima B, Ils des Comores, Soiniane et El-djaanfari quittent le port. Ils devaient être envoyés à Fumbani, pour y être sécurisés. L’on se préparait pour les évacuer quand la catastrophe a surgi», a poursuivi dans ses explications le conseiller juridique. Pour rappel, une mer très agitée a fait sombrer le bateau El-djaanfari au port le 23 janvier dernier. Au même moment, un cargo étranger, le Caledonia, a rompu ses amarres, brisé ses points d’attache et risquait une dangereuse dérive vers le large, mais il a pu être immobilisé à quai à l’aide du remorqueur du port, opération qui a duré 36 heures, selon les autorités du port.Le déchainement de la mer avait aussi failli faire sombrer le Somiafara, qui était amarré à côté d’El-djaanfari, avant de prendre le large, avec une cargaison de ciment à bord.


Son commandant a, par la suite, comme choisi de le faire échouer sur la côte de Bandrani, à quelques encablures du port. Alors que le bateau prenait l’eau, le commandant a choisi de rester à bord, jusqu’à ce qu’une opération des sapeurs-pompiers de la Sécurité civile l’en a extirpé le surlendemain. Une illustration marquante de la fureur de ces intempéries, six agents du port qui se trouvaient sur le quai ont été emportés par une vague. Ils ont heureusement pu remonter sans blessure.
Quelques jours avant, le bateau «Iles des Comores» avait été coincé entre un pont et le petit quai par les courants impétueux, avant d’en être extirpé et envoyé dans la baie de Fumbani. Selon les responsables du port, la question du dédommagement ou de remboursement des bateaux et de leurs marchandises revient maintenant aux assureurs.

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