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Bilan annoncé de l’Accord de Fomboni I Les responsables du Moleco pour des «assises insulaires»

Bilan annoncé de l’Accord de Fomboni I Les responsables du Moleco pour des «assises insulaires»

Société | -   Faïza Soulé Youssouf

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Le Mouvement des engagés des Comores préférerait voir organiser «des assises insulaires». Le conseiller spécial du chef de l’Etat en charge des Affaires politiques, Houmed Msaidie y voit «un glissement vers le séparatisme».


Le Moleco (Mouvement des engagés des Comores) sollicite la tenue « d’assises insulaires » qui serviraient de cadre pour renforcer l’unité et la cohésion des Comoriens, d’après une déclaration communiquée à la presse le 5 octobre dernier. La sortie médiatique du mouvement fait suite à l’annonce par le chef de l’Etat, le 31 août dernier, de rencontres inter-Comoriennes qui devraient réunir les forces vives du pays à Mwali pour faire le bilan de l’Accord-cadre pour la réconciliation nationale au mois de février 2026 prochain à Fomboni .

«Le parti Moleco exprime par ailleurs son profond regret et rejette fermement la tenue des soi-disant assises nationales de réconciliation à Mwali, en l’absence de tout conflit national justifiant une telle initiative», lit-on dans cette déclaration publiée par le Mouvement alors que le président Azali Assoumani se trouvait lui-même ce jour-là sur l’île de Mwali, à Nyumashiwa pour inaugurer une chambre froide solaire. Le chef de l’Etat n’a pas encore apporté plus de précisions sur la dénomination et les orientations de ces rencontres politiques.

Une réunion tenue à Sambia

L’accord de Fomboni, signé le 17 février 2001, a notamment donné lieu à la présidence tournante. En lieu et place « d’assises nationales », le Moleco semble avoir une préférence pour « des assises insulaires » comme l’indique sa déclaration. « Dans un esprit d’unité et de responsabilité », il appelle « l’ensemble des forces vives des Comores, et particulièrement celles de l’île autonome de Mwali à organiser un dialogue mohélien ». Pour le mouvement, «de tels dialogues, tenus dans chaque île, permettront de dégager ensemble les conclusions nécessaires à la consolidation d’une cohésion sociale durable», indique encore le document du Moleco.


La position du mouvement a fait réagir le conseiller spécial du président en charge des Affaires politiques. «Les partis politiques conformément à la constitution se doivent d’être nationaux. Et dans le cas d’espèce le Moleco ne me semble pas remplir actuellement ce critère fondamental. Pire on sent un glissement vers le séparatisme dans cet appel pour des assises insulaires en excluant le gouvernement central», tacle Houmed M’saidie. Et lui d’enfoncer : «Je crois que le Moleco gagnerait en crédibilité en se recadrant autour de l’unité nationale, principe fondateur de notre république».


La déclaration de ce mouvement fait suite à une réunion qui s’est tenue à Sambia, à Mwali. Le mouvement estime que les autorités devraient plutôt consacrer leur temps à tracer des perspectives nouvelles pouvant mettre sérieusement les Comores sur les rails, cinquante ans après l’indépendance. «Force est de constater qu’après 50 ans d’indépendance, notre nation demeure prisonnière d’un modèle économique obsolète, sans valeur ajoutée, où nos richesses naturelles- la vanille, le girofle et l’ylang- profitent davantage aux marchés étrangers qu’à notre propre population», est-il écrit dans le document.

La formation politique propose «un projet national» fondé notamment «sur l’emploi des jeunes par la formation, la confiance de la justice par la restauration d’un système judiciaire équitable et l’éducation par une réforme en profondeur pour la rendre plus efficace». Le Moleco, dirigé par le docteur Abdoulanziz Hassanaly, figure respectée à Mwali, s’est fait connaitre de l’opinion publique lors des dernières législatives dont il avait boycotté.

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