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Bilan semestriel de la gendarmerie nationale : Quatre-vingt-treize accidents recensés en six mois

Bilan semestriel de la gendarmerie nationale : Quatre-vingt-treize accidents recensés en six mois

Société | -   Abdou Moustoifa

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Sur l’ensemble du territoire, le nombre d’accidents ne cesse de croître suscitant une inquiétude grandissante chez la population. Selon les statistiques de ces six derniers mois, fournies par la gendarmerie nationale, Ngazidja enregistre un nombre record d’accidents. La somnolence occupe la première place dans la liste des causes des accidents.

 

Le constat est sans appel. Il donne même le tournis. 93 accidents de la circulation recensés par la brigade routière pendant les six premiers mois de l’année 2019, soit un accident tous les deuxièmes jours. Le chiffre est reparti ainsi : 46 à Ngazidja, 34 à Mwali et 13 à Ndzuani. Cet inventaire semestriel, dressé par la gendarmerie nationale, couvre la période de janvier à juin 2019. Moins d’un mois après le Ramadhwani, durant lequel il ne se passait pas cinq jours sans qu’il ne se produise un accident, la tendance ne semble pas s’inverser. Dans le rapport de la gendarmerie, on a classé les accidents par trois catégories : mortel, corporel et matériel. Au niveau de Ngazidja, où il ne se passe pas une semaine sans que l’on recense un accident, ceux ayant causé des décès sont au nombre de six. Trente-neuf pour le second cas. Et un accident matériel. Dans l’île de Ndzuani, en revanche, la situation est moins alarmante : deux accidents mortels et neuf corporels. Un seul accident matériel répertorié.

18 morts

A Mwali, selon la fiche semestrielle rédigée par la brigade de Fomboni, le 22 juin, le total des accidents est arrêté à 34 dont deux mortels, 19 corporels et 13 matériels. En regardant de près, ces chiffres, il en ressort clairement que Ngazidja est la plus touchée par rapport aux autres îles. Le commandant de la gendarmerie a livré quelques explications. «D’abord, il ne faut pas négliger le facteur de l’augmentation du parc automobile à Ngazidja. Puis s’ajoute le bitumage de la plupart des routes. Si vous jetez un œil sur les statistiques, vous vous rendrez compte que c’est dans les routes nouvellement refaites que l’on en récence la plupart des tragédies. A noter aussi que plus la population est nombreuse plus les infractions explosent aussi», a-t-il avancé. En termes de victimes, le bilan humain en six mois, s’élève à 18 morts dont 12 à Ngazidja. On enregistre six autres decés dans les autres îles. Pour les blessés graves, ils sont une cinquantaine. On dénombre 127, côté blessures légères. 70 d’entre eux se trouvent à Mwali.

Victimes âgées entre 20 à 29 ans

Les raisons de ces accidents sont multiples. Mais les principales sont la somnolence, la fatigue, l’imprudence, les traversées brusques, l’ivresse, et l’excès de vitesse. Ces deux dernières sont d’ailleurs les plus répertoriées à Ndzuani. Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte à l’image de mauvais état des routes. Là-bas, les deux roues sont plus impliquées. Côté victimes, ce sont les vingtenaires qui sont les malchanceux. Ils occupent la première place à Ngazidja avec un record : 49 cas suivis par les personnes âgées entre 30 à 44 ans. L’heure jugée, plus dangereuse, pendant laquelle, les accidents surviennent est l’intervalle qui va de 13h à 18h. Sur les 46 répertoriés à Ngazidja, 14 sont dus à un manque de sommeil. La fatigue quant à elle est classée en deuxième position (9). Les autres documents ne donnent pas plus de détails sur le nombre d’accidents selon les circonstances.

Infractions apparentes

Généralement, les hommes sont les plus touchés et les femmes le sont moins. «Dans l’ile de Ngazidja, par exemple, sur 96 victimes, 64 sont des hommes”, révèlent les auteurs du rapport de la gendarmerie nationale. La tournure reste la même selon les informations récoltées par les brigades routières travaillant dans les autres îles. Malgré ce bilan moins reluisant, la gendarmerie nationale est à pied d’œuvre pour inverser cette courbe et investissant les régions les plus lointaines pour prévenir ces drames. C’est-à-dire veiller à la sécurité routière. «Depuis vendredi, nous avons déployé des équipes sur le terrain. Ces contrôles vont durer dans le temps, pas seulement pendant cette période de vacances où, les véhicules autrefois garés dans les parcs envahissent les routes. L’accent sera mis sur les infractions apparentes notamment le contrôle des plaques d’immatriculation, l’éclairage, le surcharge», a rassuré le commandant Ramadhwani Mdahoma. Le patron de la gendarmerie espère que la session parlementaire en cours ne sera pas close avant que le nouveau code de la route ne soit adopté. L’actuel code date des années 68. «Il est donc impossible pour le moment de réprimer certaines infractions qui ne sont mentionnées nulle part, il faut un texte qui nous donnera la latitude de sanctionner en cas d’inobservation des règles en matière de circulation routière», a-t-il souligné.

 

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