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Biodiversité et développement I Lancement du projet «Initiative pour la gouvernance de la biodiversité»

Biodiversité et développement I Lancement du projet «Initiative pour la gouvernance de la biodiversité»

Société | -

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Financé par le Gef et soutenu par le Pnud, le projet Bgi vise à protéger la biodiversité comorienne tout en renforçant l’économie bleue et verte de l’archipel.

 

L’Union des Comores a officiellement lancé, mardi 21 octobre, le projet national Bgi (Biodiversity governance initiative ou Initiative pour la gouvernance de la biodiversité), un ambitieux programme axé sur la protection de la biodiversité et le développement économique durable, à travers des solutions fondées sur la nature. L’atelier de lancement s’est tenu à l’hôtel Retaj en présence des représentants du gouvernement, des partenaires internationaux, des acteurs de la société civile et des communautés locales.
Financé par le Fonds pour l’environnement mondial (Gef) et mis en œuvre avec l’appui technique du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), ce projet s’inscrit dans une dynamique régionale regroupant quinze petits États insulaires en développement (Peid), dont les Comores.


Le Bgi se veut un levier stratégique pour faire de la conservation de la biodiversité un pilier de l’économie bleue et verte du pays. À travers une approche intégrée, il vise à protéger des zones clés telles que les forêts, les littoraux, les récifs coralliens, ainsi que la faune et la flore endémiques, tout en promouvant des pratiques économiques durables dans des secteurs vitaux comme la pêche, l’agriculture et tourisme. Selon Elamine Mbechezi, Directeur général de l’Environnement, ce projet marque une avancée importante dans la lutte contre la dégradation environnementale.

«Ce projet vise la protection de l’environnement, la lutte contre les déchets, l’appui à la pêche, ainsi que l’intégration avancée du tourisme. Il introduit des innovations, comme le tri des déchets et leur transformation pour un usage agricole, avec des machines spécialisées qui permettront de renforcer la propreté dans tout l’archipel d’ici 2026 », a-t-il affirmé. L’un des volets novateurs du projet est l’intégration des statistiques environnementales et des services écosystémiques dans les outils de planification et de décision économique du pays. Une base de données en ligne, en accès libre, sera développée pour compiler ces informations, afin de faciliter ainsi l’évaluation du capital naturel (Nca) et la valorisation des services écosystémiques (Esv).

Cette démarche permettra notamment de quantifier la contribution des écosystèmes marins et côtiers à l’économie nationale, et de guider les politiques publiques vers des pratiques durables, telles que la protection des mangroves, la gestion des zones marines protégées, et la promotion d’une pêche responsable. Avec un financement total s’élevant à plus de 107 millions de dollars, le projet Bgi est l’un des plus importants du genre aux Comores. Il prévoit également le renforcement des capacités institutionnelles, l’achat d’équipements pour la surveillance environnementale, dont des vedettes de protection maritime, ainsi que le soutien aux établissements touristiques engagés dans la durabilité.

Pour Abdourahamani Ali Mdroivili, secrétaire général du ministère de l’Environnement et du Tourisme, « ce projet n’est pas seulement une initiative de conservation mais un véritable engagement vers un avenir plus vert et plus bleu pour notre pays, dans lequel notre biodiversité est protégée et valorisée.» Présent lors de l’atelier de lancement, le représentant résident du Pnud aux Comores, Luca Monge Roffarello, a salué l’engagement des autorités comoriennes.

«Ensemble, nous avons l’opportunité de poser les bases d’une approche intégrée et durable de la conservation, qui place la nature au cœur du développement économique et social de notre pays.» Au-delà de ses ambitions environnementales, le Bgi entend impliquer activement les communautés locales dans la gestion des ressources naturelles, en valorisant leur savoir-faire et en générant des opportunités économiques. Le projet illustre ainsi la volonté de bâtir une économie résiliente et inclusive, où la nature devient un moteur de développement humain durable.

Toimayat H. Ali

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